01/11 - Café-littéraire : Amel Boubekeur sur le thème "salafisme et islamisme au Magrheb"

C'était un café-littéraire inhabituel d'abord par la forme qui s'apparentait davantage à une conférence suivi d'un débat, ensuite par la nombreuse assistance. La renommée de la conférencière et l'importance du thème n'y étaient pas étrangers. Une assistance parmi laquelle sept "nouveaux jdidis" européens : ça aussi, c'est nouveau. L'intérêt du sujet traité et les réponses apportées au débat, espérons le, seront d'une bonne publicité auprès de nos concitoyens pour cette activité de l'Institut Français animée par Abdelali ERREHOUNI.

Après les présentations d'usage par Madame la Directrice de l'institut, nous sommes entrés tout de suite dans le vif du sujet : Amel BOUBEKER, en conférencière avertie, nous brossa la situation du Magrheb après ce qu'en Europe, nous avons appelé "le printemps arabe". Quel fut précisément le rôle des partis islamiques et plus généralement quel fut le rôle de l'Islam dans ces soulèvements populaires ?

Il y avait une certaine contradiction entre l'Islam et la politique. Entrer dans le jeu politique paraissait contraire à l'idée même de la religion. Les tenants du salafisme pur pouvaient-ils admettre que l'on puisse s'en remettre à des hommes pour régler les problèmes des hommes alors que la religion s'en remet à Allah qui seul peut y pourvoir.  

Pourtant, les partis qui se sont réclamés de l'islam ont dû admettre le jeu politique et bien vite ils sont devenus des partis politiques comme les autres. Après une longue période de "clandestinité" et d'opposition, le jeu démocratique suscité par les révoltes dans les différents pays du monde musulman, le "printemps arabe", les a porté au pouvoir. L'exercice de celui-ci s'est avéré délicat et confrontés à celui-ci, ces partis ont continué la politique de leurs prédécesseurs. Pour eux, le printemps arabe est terminé alors même que dans la rue des jeunes et tous ceux qui n'ont pas vu d'amélioration dans leur vie quotidienne, veulent corriger les insuffisances du "printemps arabe".

Après le brillant exposé, la parole fut donné à l'assistance et Amel BOUBEKEUR s'employa à répondre très précisément aux questions soulevées, notamment celle ayant trait à définir ce qu'est  un musulman et ce qu'est un islamiste, ou celle demandant le rapport entre l'argent et l'Islam...

Une bonne soirée qui en appelle d'autre...