Le nouveau Jdidi
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Les travailleuses de la mer Visuel20
28/11 - Cinéma :
Mois du documentaire
en présence de sa fille Lylia Ennadre


19 heures
CineAtlas
La Corniche
Institut français El Jadida


Les travailleuses de la mer 90283610
05/12 - Cinéma :
19 heures
CinéAtlas
La Corniche
El Jadida

Institut français El Jadida


Les travailleuses de la mer Captur14
18/12 - Rencontre littéraire
avec
animée par
Abdelali Errehouni


18 heures 30
Complexe culturel Abdelhak El Kadiri
Institut français El Jadida



Les travailleuses de la mer Animal11
19/12 - Cinéma :
mois du documentaire
un film de Cyril Dion


19 heures
CineAtlas
La Corniche
Institut français El Jadida

Novembre 2024
LunMarMerJeuVenSamDim
    123
45678910
11121314151617
18192021222324
252627282930 

Calendrier

conversion euro/dirham
Petites annonces

    Pas d'annonces disponibles.

    Derniers sujets
    El Jadida : la météo
    Marées à El Jadida
    Les travailleuses de la mer Maryes10
    Programme TV
    Programme TV
    -17%
    Le deal à ne pas rater :
    (Black Friday) Apple watch Apple SE GPS + Cellular 44mm (plusieurs ...
    249 € 299 €
    Voir le deal

    Aller en bas
    alain
    alain
    Messages : 11589
    Date d'inscription : 11/04/2011
    Age : 76
    Localisation : EL JADIDA (Maroc)

    Les travailleuses de la mer Empty Les travailleuses de la mer

    Mar 27 Aoû 2013, 10:40



    Les travailleuses de la mer
    un texte de Marie-Jeanne LORENTE


    Les travailleuses de la mer 480_1377416780.

    Marie-Jeanne Lorenté a écrit:
    Les travailleuses de la mer


    El Jadida, sur le littoral atlantique du Maroc, est une ville sereine. Ses côtes possèdent le "gisement" naturel le plus important au monde en algues rouges. 
    Depuis plus d'un demi-siècle, tous les étés, des hommes, des femmes et des enfants courent après des algues, pour trois sous, pour presque rien, pour survivre.
    2.000 barques s'activent durant l'été pour la collecte de la plante marine le long des 150 km des côtes.
     Des hommes arrachent de l'agar-agar au péril de leur santé voire de leur vie, par dix ou vingt mètres de fond qu'ils revendent à des industriels pour quelques élaborations dans des domaines aussi différents que la cosmétique, la pharmacie ou la cuisine. 
    L'agar agar, appelé E406 dans la liste des additifs alimentaires, est une algue rouge appartenant aux familles des gélidiacées.
    A El Jadida, elle est "récoltée" par des équipes de jeunes garçons.
    Ils partent chaque matin, lorsque le temps n'est pas mauvais. A  un kilomètre et demi au large, par 10 ou 20 mètres de fond, au péril de leur vie, dans des barques ou dans des chambres à air de tracteur. Ils plongent et replongent dans cette eau salée avec des doigts tout écorchés à force de racler les rochers. Des restes d'aiguilles d'oursin dans les mains. Les oreilles qui cognent et qui cognent… et la peur du tympan déchiré.
    Travail de forçat.
    Ils savent très bien qu'ils détruisent la mer, que les algues sont la nourriture des poissons, et leur nursery.
    Ils arrachent tout parce qu'ils ne peuvent pas trier, pas le temps, le peu d'air et les tympans qui cognent... Ils arrachent tout, même avec les racines, puis, ils trient ensuite… 6 à 8 heures par jour.
    Pour deux dirhams et demi le kilo, vingt centimes d'euro environ, une misère qu'ils doivent partager avec d'autres, mais avant il faut retirer le prix de l'essence, de la location de la barque, du compresseur… c'est peu payé…  6 à 8 heures passées dans l'eau…
    Quand ils rentrent chez eux, ils n'ont plus le courage de parler à leur famille…
    Travail de forçat.
    Quand la barque est pleine, elle accoste et  le relais est pris par… des femmes.
    Elles sont à terre, au dessus ou entre les rochers, elles comptabilisent les sacs d''algues mouillées portés par d'autres hommes, sur les épaules.
    Ça dégouline, 70 à 80 kilos au pas de charge. Ils volent de rocher en rocher, c'est miracle s'ils ne tombent pas.
    Vite jusqu'au camion, là-bas en haut pour la pesée. 4 dirhams par voyage (35 centimes d'euro environ), à ce prix là la course est obligatoire.
    Travail de forçat pour tous.
    Quand le camion est parti, l'âne prend le relais. Avec les hommes, les femmes et les enfants pour l'aider, pour pousser lorsque les roues de la charrette se sont enlisées dans le sable trop meuble.
    Travail de forçat pour tous.
    Les vieilles et les enfants ramassent les algues tombées des ballots pendant la course folle. Pour quelques centimes de dirhams.
    Travail de forçat pour tous.
    Michel Amengual (les alguiers) les appelle les glaneuses, il a raison, elles sont les glaneuses de la mer.
    Des femmes glanent ce que les vagues rejettent ou ce que les hommes perdent dans leur course folle allant de la barque à la pesée sur la plage.
    Cet été, la plage était parsemée d'algues mortes, j'ai ramassé des laminaires et de l'agar agar déposées par la mer. Il n'y avait qu'à se baisser pour les prendre, il n'était pas question de les cueillir.
     Les laminaires, d’E400 à E405 dans la liste des additifs alimentaires, sont des algues brunes appartenant aux familles des laminariaceae. Elles mesurent généralement moins d'un mètre mais peuvent atteindre largement plus de deux mètres. Ce sont des gélifiants alimentaires.
    L'agar agar est menacé, et il y a déjà preneur pour les laminaires. On les paie 30 centimes de dirham le kilo (environ 3 centimes d'euro).
    Tant qu'on les ramasse sur la plage, ça rapporte un peu, mais si un jour, on plonge pour les cueillir…
    14 plasticiennes à l'oeuvre...




    Au mois de septembre14 artistes plasticiennes viendront créer des œuvres à partir des pâtes obtenues des algues et ainsi terminer le cycle des "travailleuses de la mer"  :


     
    Anne Slacik (France)


    Malika Agueznay (Maroc)


    Fatima Morjani (Maroc)


    Brigitte Marcerou (France)


    Marta Siméon (Maroc / Espagne)


    Aïdée Bernard (France)


    Martine Gautier (France)


    Miki Nakamura (Japon / France)


    Véronique Brosset (France)


    Marine Guillemot (France)


    Catherine Wenger (Suisse)


    Ahlam Lemseffer (Maroc)

    Fatima Bensaïd (Maroc)


    Marie-Jeanne Lorenté (Maroc / France)



    2 poétesses :

    Tita Reut (France)


    Maria Zaki (Maroc)

    Tout ce travail sera photographié et filmé, ce sera la base d'un livre d'art.

    Les œuvres réalisées seront exposées à El Jadida lors du deuxième forum de la mer en mai 2014

    A découvrir, l'album photos que met à votre disposition Marie-Jeanne LORENTE sur son site Facebook en cliquant sur le lien suivant : les travailleuses de la merOn y découvre, en images, tout le processus de fabrication des pâtes, matériau des plasticiennes, depuis l'extraction des algues de la mer jusqu'à la réalisation du papier végétal. 


    Les travailleuses de la mer Anne_s11Les travailleuses de la mer Malika10Les travailleuses de la mer Fatima10Les travailleuses de la mer Brigit10
    Les travailleuses de la mer Ahlam_10Les travailleuses de la mer Martin10Les travailleuses de la mer Varoni10Les travailleuses de la mer Miki_n10
    Les travailleuses de la mer Marie-10Les travailleuses de la mer Tita_r10Les travailleuses de la mer Maria_10Les travailleuses de la mer Marta_10
    Les travailleuses de la mer Aadaeb10
    alain
    alain
    Messages : 11589
    Date d'inscription : 11/04/2011
    Age : 76
    Localisation : EL JADIDA (Maroc)

    Les travailleuses de la mer Empty Re: Les travailleuses de la mer

    Jeu 29 Aoû 2013, 17:13
    Les plasticiennes à l'oeuvre dès le 02 septembre


    Marie-Jeanne Lorenté a écrit:
    "Les travailleuses de la mer" oeuvreront à Azemmour, au Maroc dès lundi 2 septembre.
    Marta Siméon, Ahlam Lemseffer, Rabiaa Echahed, Fatima Bensaïd et Brigitte Mancerou "ouvriront le feu". Les pâtes à papier d'algues (laminaire et agar agar) sont prêtes. A elles de jouer, aucun interdit. Des œuvres en 2 ou 3 dimensions, ou des installations… je vous donnerai à voir chaque soir sur mon compte facebook, l'avancée des réalisations.

    C'est un peu comme une fête, j'attends ce moment avec une grande impatience.

    Avec elles, je sais que la bonne ambiance sera au rendez-vous.

    Il sera possible de nous rendre visite à condition de téléphoner (06 62 04 28 40) avant et de ne pas rester trop longtemps pour ne pas nuire à la concentration des artistes.

    Suivront : Malika Agueznay, Fatima Morjani, Marie-Jeanne Lorenté, Anne Slacik, Brigitte Mancerou, Martine Gautier, Marine Guillemot, Aïdée Bernard et les poétesses Tita Reut et la jdidia Maria Zaki.
    Revenir en haut
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum