Les européens que nous sommes, installés confortablement dans une ville qui devient un pôle économique important au Maroc, bénéficiant de tout le confort moderne que nous offrent l'eau, l'électricité ou le téléphone que nous consommons sans restriction, ne pouvons pas très bien imaginer nos vies impactées par des restrictions occasionnées par la pénurie.

Le quotidien "l'Economiste", dans son édition n° 4100 du 28 août 2013, attire pourtant notre attention sur les risques élevées en matière de pénurie d'eau à l'horizon 2025, c'est à dire demain !

Selon le Dr. Moulay Driss Hasnaoui, expert marocain en matière de ressources hydriques, un risque réel existe s'il n'y a pas de la part des autorités une prise de conscience et une mobilisation des énergies et la mise en place ds ressources financières adéquates pour prémunir le pays.

L'ONU, qui définit le seuil de "stress hydrique" à 1 000 mètres cubes d'eau par an et par habitant, classe le Maroc parmi les pays "menacés de pénuries graves" puisque le Royaume qui disposait dans les années 1970 de 1 700 mètres cubes par an et par habitant, est passé à seulement 720 mètres cubes. Le Dr. Moulay Driss Hasnaoui alerte les autorités sur les prévisions à l'horizon 2025 qui verraient le seuil critique de 500 mètres cubes atteint si aucun plan ambitieux ne vient contrecarrer le déclin inexorable.

Déjà, des régions sont touchées par le manque d'eau et l'ONEE procède à des rationnement (Amizmiz, commune de la région de Marrakech, Sidi Ifni et Mirleft).

Les 30 barrages hydroliques que compte le Maroc n'y suffiront plus. Il convient, selon les experts, de rechercher d'autres sources d'approvisionnement puisqu'à l'horizon 2030, du fait de l'évolution de la production industrielle et des besoins de l'agricultures, notamment, ce sont 5 milliards de mètres cubes d'eau dont le Maroc aura besoin. Si les techniques ne manquent pas, elles sont onéreuses (dessalement, épuration, recyclage des eaux usées...). Il est donc urgent de prendre les bonnes décisions si l'on ne veut pas voir le Maroc court circuité dans sont évolution par un manque d'eau.