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Le Maroc, vu du sol Au-mil11
29/10 - Spectacle
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19 heures
Théâtre de la Cité portugaise

Institut français El Jadida


Le Maroc, vu du sol Captu140
31/10 - Cinéma :
projection
en présence de la réalisatrice
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19 heures
CineAtla
La Corniche
El Jadida

Institut français El Jadida


Le Maroc, vu du sol Mv5by210
07/11 - Cinéma :
Animalia

19 heures
CinéAtlas
La Corniche
El Jadida

Institut français El Jadida


Le Maroc, vu du sol Driss_12
08/11 - Rencontre littéraire


18 heures 30
Espace de la Mémoire Historique
de la Résistance & de la Libération
Institut français El Jadida

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    alain
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    27082017
    Le Maroc, vu du sol


    Edito de Reda Dalil paru dans "Economie Entreprise"


    Loin des clichés présentés par Yann Arthus-Bertrand ou Stéphane Bern...

    Le Maroc, vu du sol Reda-Dalil-1


    07/2017 • EDITO • COMMENTAIRES FERMÉS SUR LE MAROC, VU DU SOL • 0


    Chaque jour, le soleil déflore la ligne d’horizon pour renaître plus brûlant. Eté, chaleur étouffante, l’année a été rude, mouvementée, sous haute tension. Regarder «Le Maroc vu d’en haut» de Yann Arthus-Bertrand comme 2,2 millions de Français et s’émerveiller. Quel pays mes aïeux! Coincé dans sa folie urbaine, circulant à même son sol, on peine à en mesurer la beauté époustouflante. Il faut tutoyer les cieux pour en reconnaître le cachet extraordinaire. Le Maroc : un royaume, une histoire millénaire, une géographie –offrande divine. Comment notre pays, ce berceau de l’humanité, à la croisée de deux continents, prêtant flanc libre aux profondeurs bleues d’un océan et d’une mer, n’attire-t-il que 5 millions de (vrais) touristes? Une bagatelle, tandis que 14 kilomètres plus au nord, l’Espagne en aimante 65 millions et la France 85. Paris seule nous supplante avec ses 15,7 millions de visiteurs ébahis. Conjuguant la paisible netteté d’un village suisse, les dunes onctueuses des mille et une nuits, les massifs enneigés, des perles, celles du détroit, celles du sud, du sud ouest, les vestiges chérifiens et les fulgurances amazighs, ce pays-patchwork est une rente paysagère qui ne demande qu’à être exploitée.

    Comment une terre regorgeant non d’un sous-sol, mais d’un plancher de richesses inouïes, échoue si lamentablement à attirer l’étranger dont la besace sonne de yens, de roubles, de yuans, de dollars et d’euros? Ce pétrole climatique, ce gaz «naturel», fourni gratis, nous n’en avons  rien fait, ou si peu. A peine en extrait-on un bakchich en usufruit. Que sont 62 milliards de dirhams rapportés à ce cadeau du ciel? Les causes : plages ensevelies sous des monceaux de déchets, canettes coudoyant les emballages de jus qui s’entassent sur les coulées de ragoûts refroidis, le sable n’est plus qu’une colossale benne à ordures. Les détritus, eux aussi, ont droit à leur séance de bronzage. La tolérance à la marocaine exclut souvent les humains mais accueille volontiers le plastique mort et les polymères. Impression d’un pays autogéré. Impression que les communes démissionnaires ont cousu leurs paupières à leurs cernes. Impression d’un deal passé entre peuple et élus. Nous fermons les yeux sur vos micmacs, vous fermez les yeux sur notre incivisme. Pourtant, la tâche est simple; elle commande juste une discipline binaire, un système de sanction mécanique, un peu d’organisation et une infime louche de patriotisme. Quand le monde intelligent avale les distances à coups de Blockchain et de Big data, nous avons la primeur d’un oxymore: avancer à reculons avec nos vieux logiciels cobolistes. La beauté renversante du pays nous fait un appel du pied, tandis que nous engraissons des promoteurs immobiliers de foncier acquis à la spéculation. Même nos «Kounouz Biladi» font désertion pour aller flamber de la devise à Ibiza et à Punta Cana, à Lisbonne et à Antalia, (750 millions d’euros jusqu’à juin). Peut-on leur en tenir rigueur? Ne partent-ils pas en quête d’ordre, de discipline, de sécurité, de prix étiquetés, de visages souriants, de serveurs aimables. Comment convaincre les autres de venir si même les nôtres s’en vont?

    Ailleurs, on exploite un rien, la petite légende d’un trappeur pour magnifier un village de 200 âmes dans le Saskatchewan ; on déterre le passé religieux pour sublimer les églises et le récit qu’elles narrent dans leur silence altier, on traite le visiteur étranger avec bienveillance, on évite de le livrer aux dents longues de marchands folkloriques rompus à la multiplication de la marge par dix, vingt, trente, dès lors qu’un cheveu roux est détecté par leur radar malinocrate. Trop de temps perdu, plan azur, 2010/2020… Beaucoup de visions mais une cécité totale. Des stations, Taghazout, Lixus, Mogador qui ne font plus que le bonheur des comptables de la Cour des comptes, dont les rapports se suivent pour accabler la gestion calamiteuse et les rivières d’argent public détournés de leur estuaire naturel. Résumons : Nos alchimistes à l’envers ont eu le génie de transformer de l’or en plomb.

    Faut-il toujours se suffire de l’œil orientaliste des étrangers, Yann Arthus-Bertrand et Stéphane Bern, pour sublimer la munificence infinie de nos racines : les Saâdiens, les Almoravides, les conquêtes d’antan…? Ces documentaires se veulent une carte postale pour notre pays, mais le regard ne peut s’empêcher de saigner sur la vétusté des monuments. Voyez la Menara, ce bassin abandonné dans son eau stagnante et rongé par l’oubli. Qui n’aura pas remarqué que Meknès, à un Salon près, n’a pas beaucoup changé depuis l’époque de Moulay Ismail? Grande gêne. Nos enfants nous jugerons au nom de ces milliards de devises potentielles, éparpillés sur le sol de nos incompétences crasses.

    Notre pays est un miracle.

    Honte à nous de l’avoir bâclé.

    Honte à nous de ne guère mériter sa faune, sa flore, son histoire et ses traditions.

    Honte.


    Réda Dalil
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