Jean-Claude Baudais a écrit:

A l'origine, peau de bouc préparé pour recevoir des liquides (eau, vin, huile), elle a été supplantée en Doukkala par l'utilisation du pneumatique qui, lui-même, est sérieusement concurrencé par la bidon plastique.

Vous avez sans doute remarqué des femmes (pas des hommes !) ou des animaux, ânes le plus souvent, charriant de l'eau dans des récipients noirs à la forme originale. Ils sont confectionnés à l'aide de pneumatiques usagés. Les outres ont fière allure dans nos campagnes et, également, sont d'un bel effet dans nos habitations européennes. Reste à trouver le fournisseur, quelques exemplaires vus dans certains souks mais pas de coup de coeur... puis, enfin, la découverte dans le bourg de Boulaouane, en bordure gauche sur la route de Seitta, après l'embranchement de la kasbah, d'un petit artisan installé sous une tente.

Il confectionne sous vos yeux des seaux et outres à partir de pneumatique de récupération. Du cirage, un peu "d'huile de coude"... à mon avis d'originaux objets de décoration.

Pour les prix, les négociations se feront en arabe ou en langage des signes, le français et l'anglais ne semblant pas avoir cours. Méfiez-vous des interprètes amateurs qui vous annoncent des prix déraisonnables. Traitez directement avec 'l'industriel". Je ne vous donne pas de tarif, faites jouer vos talents de négociateur.

Si vous désirez rentabiliser votre périple, outre la visite de la célèbre fortification, remplissez votre achat avec 25 litres de vin de pays, "le gris de Boulaouane"... la cave est un peu plus bas, à droite. Vous aurez peut-être peur que le caoutchouc donne le goût au breuvage local ; rien à craindre, je vous certifie qu'il y a "belle lurette" que les pressoirs ne se font plus entendre, le vin du terrain est vinifié à Meknès ou Benslimane. En effet, cette activité s'est localement arrêtée au départ des colons après l'indépendance du Maroc.