30/08 - marche plaisir la plage jdidie

Carle a écrit:

Mercredi 30 Août 2023,il est 9h 16mn quand le Driss arrive mollement, on devine, on sent que le jdidi est tombé du lit ce matin, le style ballade en "charentaise" se dessine. On hume l’air, certains s’attardent sur un parfum de femme qu’accompagne une inconnue qui se dirige à son travail, puis Driss décide de mener le trio en direction de la plage en longeant l’avenue Mohammed V. Ce matin encore, les footeux sont au rendez-vous, ça tape, ça dribble, ça mort le sable pendant qu’à côté des jeunes femmes se tirent le portrait avec un fond d’océan comme décor. Pendant que nos semelles écrasent le sable, "le patron" de la marche nous livre le récit de ses vacances princières et c’est tranquillement que nous pénétrons dans la cité portugaise. Oui, une fois de plus, mais aujourd’hui c’est encore les vacances alors nous aussi, on lève le nez sur les sacs de cuir, les tapis berbères, les menus des restaurants. On attaque les remparts déserts, on peut tranquillement profiter de la vue sur le port, c’est la marée basse et on peut découvrir ce mur de pierre sèche, piège pour poisson quand ceux-ci s’aventurent à marée haute et se trouvent emmurée quand la mer se retire faisant le bonheur de quelques jdidis à la recherche d’un petit repas gratuit. Sur le chemin de ronde de la forteresse, Driss nous fait entrevoir les chemins souterrains qui, aujourd’hui, sont bouchés pour raison de sécurité : ceux-ci servaient à entreposer les vivres pour les habitants de cette forteresse et sa garnison. Nous convenons qu’une belle rénovation de cette cité serait un bel endroit de découverte et de culture. Nous nous dirigerons vers le môle au milieu de quelques touristes et de quelques habitués jdidis. Nous découvrons également d’heureux vacanciers effectuant quelques brasses dans le bassin du port où un petit voilier guidé par un apprenti navigateur tire quelques bords. Il fait très beau, quelques petits bateaux de pêche rentrent au port, on aperçoit au loin une grosse bouée de camion poussée par un nageur qui cherche désespérément sa pêche du jour. Un "salam" claque à nos oreilles : Driss vient de reconnaïtre un de ses fidèles camarades Jdidis, excellent nageur qui connait le milieu maritime de la ville comme sa poche. Ce camarade tient un petit café fait de bric et de broc où les fauteuils sont quelques peu élimés. Les parasols bienvenus eux aussi, attendent patiemment l’heure de la retraite, meurtris qu’ils sont. La richesse, la beauté se trouve là également, là où beaucoup aujourd’hui ne vont plus la chercher. La beauté est là, à portée de main, dans le coeur de ces hommes dont les accidents de la vie les a conduit à vivre de peu, mais à offrir beaucoup. Un jeune employé de la centrale laitière arrivera, lui, avec un petit sac en papier garni de trois cafés différents : un café de Colombie, un café d’Inde et un café d’Afrique. Rapidement ces trois poudres sont versées dans une toute petite cafetière puis, apres quelques minutes, le café est versé dans un petit

verre. Je goûte et là, étrangement, ce café vous laisse sur la langue comme un velouté : le mélange de ces trois arômes est surprenant. Nous deviserons tranquillement sur les baigneurs et les baigneuses, le chef du trio s’attarde, lui, sur une rousse en particulier. Je me suis égaré avec la Santa Maria ce navire amiral un des trois navires affrétés par la couronne de Castille à la tête de laquelle Christophe Colomb découvrira le Nouveau Monde lors de sa première expédition(1492-1493). J’ai même entrevu ce navire dans un créneau de la cité portugaise. Ce vendredi 30 Août nous avons eu le plaisir d’embarquer avec le capitaine Driss pour un petit voyage où le café a tutoyé le thé, le poisson, les amitiés au milieu d’éclats de rires de gens en vacances loin, très loin du tumulte, du vacarme et de l’odeur de poudre qui se répand un peu partout sur le continent sur lequel nous résidons aujourd’hui. Merci Driss.