le patrimoine marocco-lusitanien au Maroc- conférence du 14 février 2014

Des habitués mais quelques têtes nouvelles... Il s'agissait de la 5ème conférence du cycle 2013-2014 de l'Université Populaire du Patrimoine co-organisée par l'Association de la Cité Portugaise, l'Institut Français d'El Jadida et l'association Casamémoire. Le conférencier n'était autre que M. Abdoulkacem CHEBRI qui, une fois de plus mais avec beaucoup de brio et de savoir, a troqué son titre d'archéologue et de Directeur du Centre d'Etudes et de Recherches sur le Patrimoine Marocco-Lusitanien, pour son bâton de pèlerin afin de nous faire partager la richesse d'un patrimoine qui est "le bien universel partagé de l'humanité", selon son expression même.

Amicalement titillé par Madame la Directrice de l'Institut Français sur l'appellation du thème de la soirée "patrimoine marocco-lusitanien" -pourquoi ne pas dire tout simplement "patrimoine portugais au Maroc"- Monsieur CHEBRI, tout au long de son exposé, s'appuyant sur la stratégie de conquête et l'histoire de la présence du Portugal sur les terres marocaines, tendra à prouver le bien fondé du terme retenu.

Le patrimoine commun Maroc-Portugal est le résultat de la présence musulmane en Andalousie (qui recouvre non seulement la partie espagnole mais également le sud du Portugal) entre le 9ème et le 15ème siècle mais également de la présence portugaise sur les côtes marocaines entre 1415 (prise de Ceuta) et 1769 (libération de Mazagan). Les vestiges archéologiques sont témoins de ces occupations réciproques.

Les portugais ont investi les côtes marocaines après la reconquête ibérique en réaction et en prévention d'éventuelles attaques musulmanes. Ils s'installent sur les côtes et n'investissent pas l'intérieur. Et l'on peut alors parler de patrimoine commun puisque les portugais se contentent de conquérir des villes, de s'y installer et de transformer et renforcer leurs fortifications. Ils ne démolissent pas les mosquées mais les transforment en églises. Ils modifient les tours de défenses existantes, etc...

C'est en ce sens qu'il faut donc bien parler d'un "patrimoine commun marocco-lisutanien". Toute la démostration du conférencier va tourner autour de cette idée.