- alain
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Les relations franco-marocaines : le beau fixe n'est pas de mise
Faut-il voir dans la « sortie » le 11 octobre dernier du ministre des Affaires étrangères marocain devant les parlementaires de la majorité (PJD, RNI, PPS, MP), véritable réquisitoire contre la politique de la France à l'égard du Maroc, et la chute des réservations des touristes français vers le Royaume, un rapport de cause à effet ?
Si l'on s'en tient aux relations dégradées entre les deux pays suite à différentes maladresses (convocation du patron de la DST marocaine devant un juge d'instruction français, fouille du ministre lui-même en transit à l'aéroport Charles de Gaulle, etc...), problèmes qui ont eu pour conséquence la suspension par le Maroc de la convention franco-marocaine en matière judiciaire, auxquels il convient d'ajouter les différences d'appréciation concernant le Sahara marocain et les consignes répétées du ministère français des Affaires étrangères concernant les zones à risques qui incluaient le Maroc, on peut légitimement répondre par l'affirmatif.
D'autant plus que M. MEZOUAR, le ministre marocain, avait toujours usé jusqu'alors d'un ton discret y compris lors de sa propre humiliation à l'aéroport parisien. Pour autant, le ton semble avoir monté d'un sacré degré : le ministre affirme « que d'anciennes forces coloniales tentent encore d'imposer leur tutelle sur leurs anciennes colonies » et que d'autres actes malveillants de la part de ces dernières contre le Royaume sont en préparation.
Il est également un fait : le ministère français des Affaires étrangères a, durant quelques jours sinon quelques semaines, diffusé des informations à destination des touristes de l'hexagone incluant le Maroc dans les zones à risque (zone en rouge sur les cartes diffusées) du fait du terrorisme, avant de se rétracter... Le résultat ne s'est pas fait attendre : les tours opérateurs français accusent, pour les vacances de Toussaint, une baisse ou des annulations de réservations à destination du Maroc qu'ils chiffrent à un minimum de 15 %, les voyageurs se tournant plus particulièrement vers l'Italie, la Grèce ou la Croatie.
Y avait-il de la part du gouvernement français volonté de nuire au Royaume ou une nouvelle et consternante maladresse ? Il est vrai qu'à la lecture des recommandations du ministère français quant au Maroc, ses revirements, on décèle beaucoup d'amateurisme... En tout cas, les relations franco-marocaines ne sont pas prêtes de retrouver leur normalité et leur sérénité...
Commentaires
Re: Les relations franco-marocaines : le beau fixe n'est pas de mise
Mer 15 Oct 2014, 17:45alain
Le chef de l'Etat français cherche l'apaisement
Sentant bien que les difficultés relationnelles entre les deux pays pouvaient nuire aux relations économiques, François Hollande, lors de l'inauguration de l'exposition (14 octobre 2014) "le Maroc contemporain" à l'Institut du Monde Arabe, a joué l'apaisement, rendant un hommage appuyé au Roi Mohamed VI « avec lequel j’entretiens des relations amicales depuis mon accession à la présidence de la République ». Afin de souligner l'importance du Maroc aux yeux de la France et la relation privilégiée entre les deux pays, il a rappelé que le premier chef d'Etat reçu par lui à l'Elysée après son élection était le souverain marocain.
En présence de la Princesse Lalla Myriem, le Chef de l'Etat français a souligné les liens entre les deux nations, l'amitié entre des deux peuples, les sacrifices consentis par les marocains lors des deux conflits mondiaux, l'engagement des combattants marocains qui a permis que la France soit aujourd'hui ce qu'elle est.
« Je veux maintenir les relations de confiance et dépasser les difficultés qui peuvent parfois surgir parce que nous avons besoin l’un de l’autre » a également déclaré le Président français.
Sur le plan touristique, François Hollande a rappelé que chaque année ce sont deux millions de français qui viennent visiter le Royaume Chérifien afin de découvrir ses richesses culturelles et patrimoniales. « Je ne veux pas aujourd’hui que s’installe l’idée que ce serait dangereux d’aller visiter le Maroc », a-t-il tranché.
Enfin, il a mis en exergue la place et la force du message politique du Maroc dans le Monde Arabe et de conclure : « J’apprécie les efforts du Maroc visant à promouvoir un discours de modération, de tolérance et de paix ».
Donc : apaisement !
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