Driss CHRAÏBI, désormais dans sa maison française à El Jadida

Sam 18 Oct 2014, 10:43

Driss CHRAÏBI, désormais dans sa maison française à El Jadida

une table ronde évocatrice du grand écrivain marocain de langue française : "l'esprit des lieux"

En introduction de cette soirée consacrée à l'écrivain marocain d'expression française né à El Jadida, Madame la Directrice de l'Institut français de la ville évoqua l'un des romans majeurs de l'auteur "La Civilisation, ma mère" dans lequel il parle de la condition féminine. La soirée se place sous de bons auspices : dans le même temps (17 octobre), se déroule à Paris, à l'Institut du Monde Arabe, le vernissage de l'exposition du peintre marocain Mustapha Saha, dont une des toiles exposées est un portrait de Driss Chraïbi.

	La table ronde se révéla bien trop petite pour accueillir, autour du maître de cérémonie, Abdelali ERREHOUNI, Sheena Chraïbi, la veuve de l'écrivain. Cette soirée très suivie par ceux qui ont connu l'écrivain mais également par ses lecteurs et admirateurs, fut riche en émotion. On parla, bien sûr, de l'oeuvre immense mais également de l'homme, de l'homme à travers son œuvre...
Abdelali ERREHOUNI avait voulu les choses ainsi : témoigner de l'homme avant que de témoigner de l'oeuvre. La venue de Sheena CHRAÏBI fut une aide précieuse à l'évocation de la vie de l'écrivain, sa façon d'écrire en se projetant dans le livre en devenir, son besoin de se créer un univers familier de son Maroc qu'il a tant aimé afin « d'accoucher » de ses romans... Mais, si Driss n'a finalement pas beaucoup vécu dans sa ville natale, des témoignages de jdidis sont toujours vivaces à l'exemple de la poétesse Khatiba MOUNDIB qui évoqua deux anecdotes :
	celle des rencontres au hasard de promenades matinales sur la plage d'El Jadida, à « l'heure du laitier » et les discussions qui s'ensuivaient ; ou bien, l'irruption du romancier dans la classe de l'enseignante qu'elle était et s'excusant d'avoir le bout des doigts peints au mercurochrome (le dernier fils de l'auteur venait de naître à l'hopital Mohamed V).Ce sont ces petites anecdotes qui nous restituent l'immense écrivain qu'il était, dans sa dimension humaine.
Certes, il fut également question des idées qu'il défendait et dont il était un visionnaire : la condition de la femme, la liberté, etc..., idées qui ont surgi au sein des récentes « révolutions arabes ». Ce fut ensuite la cérémonie du « baptême » de la médiathèque de l'Institut. Sheena Chraïbi dévoila la plaque commémorant le souvenir de l'écrivain. Désormais, l'écrivain sera chez lui, à El Jadida, dans sa maison française, l'Institut français.
	*Driss Chraïbi, chez lui, à l'Institut Français d'El Jadida...*

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