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Université populaire du patrimoine Le patrimoine culturel marocain : composantes, documentation et défis de sauvegarde (compte-rendu)
Ven 16 Jan 2015, 22:49
Université populaire du patrimoine
Le patrimoine culturel marocain : composantes, documentation
et défis de sauvegarde
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L'université populaire du patrimoine recevait ce vendredi 16 janvier dans la magnifique salle d'exposition Chraïbia Talal, pour sa première conférence de l'année 2015, Monsieur Mustapha NAMI, archéologue préhistorien et chef du Service du patrimoine culturel immatériel au Ministère de la Culture.
Après les présentations d'usage par Madame la directrice de l'Institut Français d'El Jadida, co- organisateur de l'université, le conférencier mit en évidence à titre de rappel, la définition que fait la convention européenne dite « de Faro » des termes de « patrimoine culturel » et « communauté patrimoniale » :
« Le patrimoine culturel constitue un ensemble de ressources héritées du passé que des personnes considèrent, par-delà le régime de propriété des biens, comme un reflet et une expression de leurs valeurs, croyances, savoirs et traditions en continuelle évolution. Cela inclut tous les aspects de l’environnement résultant de l’interaction dans le temps entre les personnes et les lieux ;
Une communauté patrimoniale se compose de personnes qui attachent de la valeur à des aspects spécifiques du patrimoine culturel qu’elles souhaitent, dans le cadre de l’action publique, maintenir et transmettre aux générations futures. »
Puis, il brossa un rapide tableau de l'évolution des différents services chargés d'inventorier et sauvegarder les éléments patrimoniaux. Dès 1912 et le Protectorat, exista -sans doute avant la France elle-même- le Service des Baux-Arts chargés de l'inventaire, l'inscription et le classement. En 1974, le centre d'inventaire et de documentation du patrimoine prit le relais et l'évolution aboutit en 1988 à l'instauration de la Direction du patrimoine culturel en passant en 1986 par l'Institut national des services de l'archéologie du patrimoine. A partir de 2006, les services ont dû s'adapter afin de répondre aux exigences des conventions UNESCO.
Monsieur Mustapha NAMI aborda ensuite les différentes étapes de l'histoire marocaine et sa chronologie, une histoire de quelque un million d'années qui a laissé un fabuleux patrimoine partiellement découvert tant il est vrai que les recherches se sont surtout concentrées dans le nord du pays où ont été mis à jour des objets préhistoriques. Schématiquement, on peut diviser l'histoire du Maroc en trois périodes : préhistoire, antiquité (phéniciens jusqu'aux romains) et moderne (dynasties marocaines).
Le conférencier mit l'accent sur la différenciation des éléments patrimoniaux : patrimoine culturel immobilier, patrimoine culturel mobilier et patrimoine culturel immatériel (oralité, relation avec la nature, savoirs faire...).
Le patrimoine culturel marocain a désormais pris une dimension universelle. Très tôt le Royaume a adhéré aux différentes conventions internationales : 1954 (protection du patrimoine en cas de conflit), 1970 (interdiction d'exportation des objets patrimoniaux et protection), 1972 (patrimoine mondial : 9 biens classés), 2001 (patrimoine subaquatique), 2003 (patrimoine immatériel : 6 biens classés), 2005 (convention sur l'expression de la diversité culturelle).
Au travers de deux exemples, Monsieur Mustapha NAMI illustra son propos avec le classement de Rabat au patrimoine culturel matériel en sa qualité de ville historique et de capitale moderne et le tout récent classement au patrimoine immatériel de l'argan pour la spécificité de l'arganier et les savoirs faire qui découlent de la récolte du fruit et sa transformation qui plus est, avec l'implication des femmes, leur organisation en coopératives et la résultante : leur autonomie financière.
Le conférencier termina son exposé par le travail des services archéologiques répondant à une méthodologie : pré-inventaire, travaux d'inventaire, méthodes d'analyse des données et résultats obtenus. L'informatisation de ces travaux fastidieux permettent la facilitation des inventaire mais il souligna que beaucoup reste à faire en la matière et les insuffisances des ressources tant matériels qu'humaines restent le principal obstacle à la réalisation des missions.
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