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Café littéraire : "Nos plus beaux jours" de Moha Souag (compte rendu)
Jeu 05 Fév 2015, 22:36
Café littéraire : "Nos plus beaux jours" de Moha Souag (compte rendu)
« Ecrire, c'est avoir le courage de prendre la parole, de poser les questions », les questions qui se posent à la société dans laquelle nous vivons.
C'est, en prélude au décorticage de son dernier roman « Nos plus beaux jours », prix de l'Atlas 2014, que Moha SOUAG a donné sa définition de ce qu'est pour lui l'écriture. Son écriture à lui est sobre : « il faut aller à l'essentiel », dépouiller le texte de toute redondance.
Après la présentation d'usage par Madame la Directrice de l'Institut de l'auteur à une assistance venue très nombreuse malgré le froid -en ce 05 février, il s'agissait du jour le plus froid de cet hiver marocain- Abdelali Errehouni passa au crible, et le roman -donnant lecture de morceaux choisis propres à amener la question qui lui brûle les lèvres- et l'auteur dans ses pensées et dans son évolution littéraire.
On apprit ainsi, au détour de la conversation à bâton rompu, que Moha Souag, originaire du sud-est marocain, avait enseigné le français, que ses premiers essais d'écriture date de 1972 et qu'il collabora à la presse internationale de 1970 à 1979.
Pourquoi écrit-il en français ? Tout simplement parce que c'est la seule langue qu'il ait apprise. A l'entendre, il a fois en la littérature marocaine et se réjouit de sa vivacité, remarquant que de nombreux auteurs marocains ont produit dans des langues différentes. L'essentiel pour lui est d'écrire, peu importe la langue dans laquelle s'exprime les auteurs marocains car au besoin les ouvrages peuvent être traduits.
Quant « Aux plus beaux jours », il s'agit du récit croisé de la vie de deux femmes dans une société où leur statut les relèguent au second rang. « Dans le train entre Casablanca et Marrakech, un journaliste au crépuscule de sa carrière prépare son entrevue avec Fadéla, la célèbre cheikha qui a courageusement pris en main son ingrat destin de femme. Ce voyage sera l’occasion de rencontrer Mouna, chorégraphe qui rentre tout juste de l’étranger, esprit libre qui s’est pareillement affranchi des pesants diktats d’une société qui néglige aussi ses artistes. Les récits croisés des vies de ces deux femmes à la force de caractère peu commune, en même temps qu’ils bousculent ses repères et lui renvoient un reflet amer de ses inaccomplissements, d’homme et de citoyen, suscitent chez le narrateur un faisceau de réflexions sur les contradictions de son monde, ses inerties, mais aussi ses changements, inéluctables, dont la violence est parfois l’ultime expression. Dans ce roman gigogne à l’écriture concise, aux saines indignations et aux questionnements nécessaires, mais aussi aux belles embardées lyriques, on retrouve toute l’acuité du regard de Moha Souag, une voix marquante de la littérature contemporaine marocaine. »
Un belle soirée, une nouvelle fois passionnante de par la personnalité de l'auteur, démontrant ainsi la qualité de la programmation des cafés littéraires.
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