- alain
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Date d'inscription : 11/04/2011
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Localisation : EL JADIDA (Maroc)
25052015
Enseignement : une nouvelle vision stratégique
La réunion du Conseil Supérieur de l'Education et de la Recherche Scientifique (CSERS) ayant pour objet la définition d'une nouvelle vision stratégique de l'enseignement, s'est déroulée dans une ambiance houleuse, selon la presse marocaine.
Toutefois, elle s'est conclue par l'adoption, certes aux forceps, d'un texte fixant les nouvelles orientations que devraient prendre l'enseignement au Royaume.
On sait combien les tensions se sont cristallisées autour des langues : entre le « tout arabe classique », la darija, le français et l'anglais, se sont déroulées des batailles dont logiquement la réunion du CSERS s'est faite l'écho.
Il y a urgence que le Maroc se dote d'un système éducatif efficient : tous les indicateurs montrent l'inefficacité de l'organisation actuelle et les échecs nombreux plaident en faveur d'une urgente réorganisation.
Il faut bien l'admettre : la partie n'est pas facile. Le Royaume baigne dans un marécage linguistique que les différentes colonisations ont laissé en héritage : espagnol, portugais ou français sont venus interférer parmi les langues locales. Cette particularité historique devrait être vécue par les marocains comme une chance et non comme un fardeau, comme une ouverture sur le monde.
Un temps, il nous a semblé qu'une bataille opposant, d'une part, les partisans d'un enseignement linguistique donnant la prééminence à l'anglais au détriment de la langue de Molière, et ceux qui, d'autre part, plus logiquement, se référant au passé relativement récent du Maroc et à ce que le Protectorat a laissé en héritage, défendaient le français comme première langue étrangère.
Le schéma retenu par le Conseil nous semble tendre vers l'apaisement et tient compte de deux facteurs :
- l'un prend en compte la réalité de l'implantation du français au Maroc : à côté de l'arabe, le français est la langue administrative
- l'autre prend acte d'une réalité à l'échelle mondiale : la prééminence de l'anglais comme langue de communication scientifique universelle.
D'où les recommandations du Conseil qui souhaite une loi cadre sur le sujet et qui vise à « l'alternance linguistique » :
- enseignement de l'arabe comme langue principale, l'amazigh comme langue de communication et le français comme langue d'ouverture, et ceci dès le pré-scolaire.
- utilisation du français dès le collège et enseignement de l'anglais, dès la sixième
- utilisation de l'anglais au lycée.
Selon Omar Azzimen, conseiller du Roi : «Ce système permettra au bachelier la maîtrise de l’arabe et de l’amazigh, et de deux langues étrangères au moins».
Cette « feuille de route » contient également quelques autres recommandations non négligeables comme le rôle et la place de l'enseignement privé à côté du public, le renforcement de sa contribution, les programmes...
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