- alain
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Localisation : EL JADIDA (Maroc)
Mohamed Loakira : "Et la nuit s'intercale à la nuit"
Ven 30 Oct 2015, 07:37
Mohamed Loakira : "Et la nuit s'intercale à la nuit"
Devant un public connaisseur et dans le magnifique cadre du Pullman mis à la disposition de l'Institut Français par son directeur, Mohamed Loakira était venu à El Jadida, une ville pleine de souvenirs pour ce marrachi qui enfant et adolescent, y passait ses vacances. C'est là, avouera-t-il d'ailleurs, qu'il connu son premier amour.
Dans une intervention liminaire, il dira du français : "c'est une langue qui n'est pas mienne mais l'outil de mon expression". Décrivant sa façon d'écrire, il dira encore : "j'écris avec ce que je suis et avec ce que je voudrais être". Le texte commence à vivre dès l'instant où il rencontre un lecteur. "Je ne crois pas à l'inspiration mais plutôt au travail", un corps à corps entre lui et la langue, "pas celle du dictionnaire, non, j'invente une nouvelle langue", révèlera-t-il encore.
Abdelali Errehouni, en "monsieur Loyal", le mena sur le terrain de l'effervescence des années 70 marquées par l'exaltation culturelle interdisciplinaire. Mohamed Loakira parla de cette période, du mouvement Souffle dont il fut, et dit avec une pointe de nostalgie que le Maroc a manqué cette révolution. Un vent nouveau était alors perçu qui réunissait tous les arts : littérature, cinéma, théâtre, peinture, etc... "Nous étions des architectes inventifs et nous refaisions le monde". Cela lui permis d'évoquer ses amis, disparus ou en vie. Son appartement était toujours ouvert et chacun pouvait y venir quand il le voulait. Des soirées de discussions s'y tenaient : une grande effervescence y régnait.
Cela amena Abdelali Errehouni, dans un dialogue toujours juste avec l'auteur, aux sujets du jour et en premier lieu à "...et se voile le printemps". Il s'agit, on l'aura deviné, de l'évocation du printemps arabe dans un long poème où Mohamed Loakira s'interroge avec une certaine déception sur ce printemps "fausse couche amère" ou "simple fait divers" pour donner son sentiment "éruption d'un volcan cru éteint". Le livre contient des peintures de son ami Bouchta El Hayami. Il ne s'agit pas d'illustrer le poème mais "d'une écriture à deux coeur, de deux oeuvres".
Ce livre donna l'occasion à l'auteur de préciser que ces poèmes contiennent tous un vécu. Cela amena Abdelali Errehouni à entamer le dialogue sur le second livre "la nuit des disgraciés". Ce dernier souligna l'évolution de l'écriture narrative de l'auteur : d'une écriture tout à fait poétique au début des premiers romans (pas de cadre géographique, pas de description des personnages), vers un langage plus conforme à ce que l'on attend d'un roman. L'auteur approuve cette remarque et son premier roman ses amis écrivains le classent parmi les poèmes.
Pour l'auteur "la poésie est une infidèle". Elle est "une éternité dans l'instant", la narration "un instant dans l'éternité".
Une soirée magnifiquement réussie avec une mention toute particulière pour le "meneur de jeu", décidément toujours plus égal à lui même, l'ami Abdelali Errehouni.
(photos de Jean-Claude Baudais)Pour l'auteur "la poésie est une infidèle". Elle est "une éternité dans l'instant", la narration "un instant dans l'éternité".
Une soirée magnifiquement réussie avec une mention toute particulière pour le "meneur de jeu", décidément toujours plus égal à lui même, l'ami Abdelali Errehouni.
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