Climat : le Maroc met ses actes en conformité avec sa parole

Climat : le Maroc met ses actes en conformité avec sa parole

On vient de vivre la fameuse COP21 de Paris dont nos gouvernants célèbrent à grand bruit la conclusion et la signature de l'acte final, dénommé désormais pour l'histoire comme « les accords de Paris », par les 195 pays participants .

A la lecture du texte qui soulève l'enthousiasme des négociateurs, on peut douter de l'efficacité de tels accords. Mais,vous me direz que cela dépend du côté où l'on se trouve : c'est l histoire du verre à moitié plein ou du verre à moitié vide...

Les détracteurs de l'acte final déplorent en effet que les 29 articles qui le constitue, s'ils fixent les objectifs ambitieux et notamment ce qui a été présenté comme un progrès fondamental, la limitation à 1,5° de la hausse des températures à la fin du siècle, n'établit aucun « comité de contrôle du respect des dispositions » ni même un mécanisme de sanction à l'encontre des pays qui ne se conformeraient pas à l'accord. Pour la petite -et peut-être même pour la grande- histoire, un petit mot dans le texte anglais a failli faire capoter la conférence : le mot « shall » (doit), opportunément remplacé au dernier moment sur pression états-unienne par le mot nettement moins contraignant « should » (devrait)... On sait ce qu'est devenu le « protocole de Kyoto » signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, pour nous donner quelques airs de méfiance...

« Qui vivra, verra » !

Cependant, certains pays jouent le jeu et nous nous réjouissons que notre pays d'accueil, le Maroc, soit parmi ceux-là. Vous me direz : « par la force des choses » ! On peut voir cela sous cet angle, se dire que le Maroc n'ayant que très peu de ressources énergétiques carbonées, se trouve dans l'obligation de se tourner vers les énergies renouvelables, celles qui laissent peu ou prou de traces en matière de CO2.

Nous avions apprécié le discours volontariste de sa Majesté le roi Mohamed VI devant la conférence de Paris, notamment sa volonté d'une politique énergétique s'appuyant sur les centrales hydrauliques, le programme solaire de Ourzazate « Noor » et éolien.

Le démarrage de la production de « Noor I » devient effective à compter de ce mois de décembre 2015. La centrale, « ferme solaire la plus grande au monde » va être connecté au réseau national et permettra la production électrique pour les besoins d'un million d'habitants. Le programme « Noor II et III », en cours d'élaboration, permettra avec le plan éolien la production dès 2020 de 42 % de l'électricité marocaine.

Le Maroc, contrairement à la France, a diversifié ses sources de production électrique. Il est vrai que l'ensoleillement permet cette diversification. A l'inverse également d'un pays comme l'Allemagne qui a réorienté ses sources de production vers le charbon, grand émetteur de CO2, et ceci pour éliminer la production nucléaire et faire plaisir à leurs écologistes, le Maroc s'installe parmi ceux qui ont pris conscience des problèmes environnementaux et met ses actes en conformité avec sa parole. La conférence dite COP22 qui se déroulera à Marrakech en novembre 2016 sera l'occasion de démontrer le bien fondé de la démarche du Maroc en matière de limitation des gaz à effet de serre.

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