La méthode Saïd Loukili est terriblement efficace : comme un micro-chirurgien, il décortique son sujet avec la précision d'un métronome sans jamais dévoiler complètement l'intrigue du roman qu'il présente, laissant l'auditeur « sur sa faim » ou plutôt l'incitant à connaître la « fin » en se précipitant vers le libraire pour acquérir le dernier né de Réda Dalil « Best-seller ».
Une salle comble à l'image de celle que nous avions connue lors de la première venue de l'auteur le 14 novembre 2014 et que l'autre « monsieur Loyal » de l'Institut, Abdelalali Errehouni avait eu la charge de présenter pour son premier roman, tout juste auréolé d'un superbe prix de la Mamounia, avait répondu à cette rencontre littéraire. Et, nul doute, l'auteur a, à El Jadida, une armée de fans, jeunes majoritairement. Il faut dire que « le job », le premier roman en question, avait laissé des traces de sympathie envers ce jeune auteur promis à un bel avenir.
Il n'en demeure pas moins que Réda Dalil, journaliste économique de profession, venu au roman pour assouvir son « violon d'Ingres », ne fait pas partie du sérail du roman et que son premier succès dès son premier roman pouvait créer des jalousies. Sans nul doute, l'auteur a connu cette situation.
Je me souviens que lors de notre première rencontre je m'étais posé la question : « et la suite ? ». Devant un tel engouement pour un premier ouvrage, comment l'auteur allait-il réagir ? On a tellement connu de romanciers à un seul roman que la question du syndrome de la « page blanche » pouvait légitimement se poser. De fait, Réda Dalil avoua avoir connu cette situation de la page se refusant à l'auteur et resta une bonne année « sans suite ».
La belle trouvaille, ce fut sans aucun doute un roman dans le roman. L'auteur raconte une intrigue cette de Bachir Bachir, un auteur ayant connu un premier succès, et peinant pour fournir à son éditeur un nouveau manuscrit pourtant essentiel à ses besoins financiers...
Même si nous sommes subjugués par la démonstration du professeur Loukili à savoir notamment le classement qu'il fait de l'auteur parmi les « néo-naturalistes », seul compte en définitive l'envie qui nous a été transmis de découvrir ce deuxième roman « Best-seller », de nous replonger dans l'écriture simple mais alerte de Réda Dalil.
« Best-seller » à se procurer à la Librairie El Jadida, 1-2 place Al Hansali au prix de 98 dirhams. |