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Abdelali ERREHOUNI et l'Institut Français : Entre le rêve et la réalité
Sam 29 Oct 2016, 11:56
Abdelali ERREHOUNI et l'Institut Français :
Entre le rêve et la réalité
28 octobre 2016
L'église de l'Assomption sise à la cité portugaise avait ouvert ses portes en grand pour accueillir un public de fidèles habitués aux rencontres littéraires. Ce vendredi 28 octobre, l'Institut français avait mis « les petits plats dans les grands » afin d'accueillir un panel de la littérature contemporaine jdidie : cinq écrivains avaient répondu à l'invitation.
La tache ne s'annonçait pas des plus aisée pour l'animateur du jour, Abdelali Errehouni, appelé à jongler entre une poétesse, un historien et trois romanciers au genre littéraire différent touchant au récit autobiographique ou à la philosophie.
Comme à son habitude, Abdelali s'en tira avec brio dans un numéro d'acrobatie : comme un équilibriste sur sa corde raide, il s'essaya avec succès à « tendre la perche » aux différents protagonistes. Ses questions posées à l'un, lui permettait de rebondir vers l'autre, si bien que la table se fit ronde !
Qu'est-ce qui pousse un auteur à franchir le pas et à prendre la plume ? Les raisons divergent selon chacun. Mustapha Jmarhi vint à l'écriture tout naturellement, ce fut le prolongement de sa formation de journaliste qui l'amena à constater le vide en matière d'histoire de sa ville, El Jadida. Il se lança donc sur ce créneau et entreprit un travail minutieux de recherche. « Les cahiers d'El Jadida », ce sont désormais 18 ouvrages écrit par « la mémoire vive » de la cité doukkalie.
Pour Abderrahim Moffadel, chirurgien réputé de la place, c'est une longue lettre envoyée à son fils qui, comme un boomerang, lui revint avec l'encouragement de celui-ci à se lancer dans l'aventure. Il en est résulté, à ce jour, deux romans publiés simultanément fin 2015 et qui s'apparente au genre philosophique : « Suis-je rêve ou réalité ? » et « Naufragé entre rêve et réalité ».
Khatiba Moundib s'était, pour sa part, déjà essayé à la poésie mais la déchirure subie au décès du frère lors des attentats terroristes de Casablanca en 2003, fut l'élément déclencheur et exorciseur d'une douleur incommensurable. « Larmes de sang » est un recueil de poèmes exprimant la colère et la rage de l'auteur. Cette inlassable militante trouve maintenant dans la poésie une paix enfin retrouvée et qui s'est exprimée dans « Envolée lyrique ».
Chouïb Douïb vint à l'écriture dans sa jeunesse et à cause d'une enfance douloureuse, un enfant surement doué qui se réfugia dans l'écriture (« la princesse de Faro » qui obtint un beau succès au Portugal, « Mirages » son œuvre majeure et « la Saga Douïb »).
Moins connu, Abderrhamane Wadjinny sort son premier roman « Nouvelles autour de la mort de Simone, jeune juive de Mazagan ». Sa motivation littéraire : la nostalgie d'une époque où la population de Mazagan, juifs, musulmans et chrétiens vivaient en harmonie.
Pourquoi écrire en français ? Unanimement, les cinq protagonistes disent la faiblesse du lectorat au Maroc et les difficultés de trouver un éditeur. Ils sont obligés d'aller chercher un éditeur français dans un marché plus favorable et, s'ils veulent être lus au Maroc, ils doivent acheter des exemplaires pour les placer à la vente dans les librairies marocaines !
La soirée fut animée par de nombreuses questions dont la mise en avant des efforts à accomplir par la France pour soutenir la littérature francophone.
Chouïb Douïb, en guise de remerciements, interpréta une chanson de sa composition à la gloire d'El Jadida-Mazagan.
Pour conclure, Abdelali Errehouni se montra déçu par la participation des spectateurs du soir. Pourtant, la littérature contemporaine francophone est vivace à El Jadida. Il est vrai que la ville de Driss Chraïbi et de Abdelkébir Khattibi aurait pu fournir une salle plus garnie au regard de « l'affiche » et de la popularisation qu'en ont fait les médias locaux.. Damien Heurtebise, le Directeur de l'Institut, bien qu'ayant espéré d'avantage de public, mit en parallèle la soirée du 21 octobre à l'hôtel Pullman avec une pointure comme Driss Ksikes qui attira moins de monde. C'est toujours la même image du « verre à moitié plein » et du « verre à moitié vide », entre le rêve et la réalité... A nous de continuer à inlassablement informer, inciter nos lecteurs à quitter le petit confort familial pour venir encourager ceux qui portent haut la « langue de Molière ».
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