A pied, à cheval, en sourires... (vidéo de Jean Tronche)

A pied, à cheval, en sourires... (vidéo de Jean Tronche)

Assurément, c'est un homme brisé par l'émotion qui nous envoie ce qu'il pense être sa dernière réalisation photographique avec les marcheurs jdidis. Jean nous quitte pour regagner La Rochelle. Des impératifs familiaux le contraignent à une décision lourde à porter tant il aimait cette terre doukkalie, ce Maroc et ses gens si accueillants...

Une page se tourne... mais est-ce là, Jean, nos dernières réalisations en commun ? Je ne veux le croire, persuadé que la nostalgie du temps passé te fera revenir sur ces lieux, rendre visite à ceux qui t'ont apprécié, doukkalis comme "nouveaux jdidis"... Alors, comme on dit chez moi "Adichat" et à un jour prochain, l'ami !

"Demain, je rentre, contre mon gré, définitivement en France.

Et plus l'échéance approche, plus m'envahit la nostalgie de notre chère El Jadida, où il fait bon vivre le temps retrouvé grâce à la retraite...et, en particulier, celui d'assouvir mon goût pour la photographie,longtemps mis en sommeil pour cause de sacerdoce médical...

Autant que mes voyages dans les contrées lointaines de ce si beau pays, ce sont nos marches du mercredi qui me laisseront le meilleur souvenir, matérialisé par des centaines de photographies, certes peu artistiques mais,pour moi, chargées d'émotions.

Merci à toi, Alain, de nous avoir fidélisés à cet exercice simple et convivial, si bénéfique à notre esprit, mais aussi à notre corps, qu'il s'agisse des effluves des forêts d'eucalyptus capables de mettre au chômage pneumologues et allergologues ou de ces kilomètres hebdomadaires qui nous donneront la chance de souffler les 100 bougies de notre gâteau d'anniversaire (inch Allah!).

De nous avoir fait découvrir tant de paysages, de Boulaouane à Jorf, de Sidi Abed aux rives de l'Oum r'bia,et la variabilité de leurs couleurs selon les saisons.

Mais, par dessus tout, merci à tous ces hommes et femmes rencontrés au bled, qui nous ont donné de belles leçons de joie de vivre, d'optimisme et de générosité, y compris de la part des plus démunis, mais tous riches de leur courage et de leur attachement à la terre natale.

Et que dire de l'universalité et de la fraîcheur spontanée des sourires d'enfants rencontrés sur notre chemin. Des sourires propres à nous rajeunir et à faire haïr définitivement les guerres et l'intolérance.

Ce sont ces petites scènes de vie et ces regards chaleureux que j'ai tenté de traduire en photos dans ce petit reportage intitulé "A pied, à cheval, et en sourires..." Jean

CARLE Messages : 497 Date d'inscription : 01/10/2017

A Jean,

"Clic clac" d'humanité

Il y a des photos qui parlent de l ’anniversaire du tonton, de la tata, des vacances au "Camping des Flots Bleus" et des "selfies’' qui parlent uniquement "d’égographie". Les photos de Jean sont "ailleurs", elles disent la vie, le printemps qui naît dans les prairies, la surprise d’un linge qui sèche agrafé entre un mur de pierres sèches et une branche d’Eucalyptus recyclé, là comme tuteur, juste avant de finir dans le foyer d’une maison au sol de terre battue afin de cuire le tajine. Je regardais au bout de mes chaussures, un coin de ciel, un oranger en devenir, et tout cela au milieu de la vie, cette vie des douars isolés où l’eau ne coule pas dans chaque maison et où les jours sans école les petits à califourchon sur un âne débonnaire assurent la corvée d’eau.

Entre les aboiements de chiens surpris et les rires d’enfants joyeux, on peut facilement collectionner les sourires de nos hôtes comme nulle part ailleurs. Et pourtant ! Tes images disent la vie, le quotidien de ces oubliés(es), tes images sous tendent la pauvreté, la misère, la différence, la vie rude et ordinaire dans la campagne marocaine.Oui la différence, la différence de la langue, celle des vêtements, la djellaba, et le Hidjab des femmes, ce foulard qui a fait polémique pendant une semaine encore récemment sur les chaines de télévisions françaises, les radios, les journaux. Comment au pays de l’universalisme personne, je dis bien personne n’a osé demander à cette jeune femme quelle politique elle entendait mener à la tête de son syndicat étudiant. Vu d’ici, en terre d’Islam, polémique ridicule.

Tes photos parlent aussi d’amour, d’amour des autres et de cet humanisme qui t’accompagne et que tu projettes à travers ton objectif. Oui, tes photos sont engagées et elles témoignent de ces populations laissées sur le bord du chemin, comme ces enfants qui, après de longues marches, gagnent l’école où ils s’entasseront fourbus pour apprendre quelques règles de calcul et de langue arabe.

Tu as "déclenché" aussi des rires, des regards curieux, de la bienveillance, des rires enrobés de joie et de plaisirs toi "l’étranger".

A pied, à cheval, en sourires... (vidéo de Jean Tronche) Tim8_c10

De toutes ces richesses d’âmes généreuses, de cette tolérance, de cette bienveillance, de cet humanisme universel que chacun d’entre nous devrait porter, tes photos en sont un beau témoignage.Merci pour avoir su dénicher des espaces, des instants d’une grande sensibilité et d’amour de la vie et de tendresse des autres avec ton complice Alain. Bien sûr on va avoir du regret, de la peine et "ta fenêtre" particulière sur l’espace, les couleurs, la vie en générale tout cela va faire de nous des orphelins crois le bien. Ce que je sais, c’est que tu as laissé un fil, ce fil que déroule les fileuses de laine. Ce fil qui, en passant dans d’autres mains, va se transformer en chemise, en veste, en draps.C’est le fil des passeurs, ce fil ininterrompu qui conduit à plus d’humanité et de respect de l’autre dans sa différence... à plus d’altérité. En regardant tes photos, je me suis dit que je pourrais leur flanquer la citation suivante de Khalil Gibran:

"Mon coeur deviendra-t-il un arbre lourdement chargé de fruits que je pourrai cueillir et leur donner?"

Reçois de moi-même ainsi que de mon épouse Nafissa un grand Salam de Paix ainsi qu’à l’ensemble de ta famille.

Carle.

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A pied, à cheval, en sourires... (vidéo de Jean Tronche)

A pied, à cheval, en sourires... (vidéo de Jean Tronche)

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