- alain
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Date d'inscription : 11/04/2011
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20112018
Etudiants étrangers en France :
la francophonie sélective
La France est le quatrième pays choisi par les étudiants étrangers derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie, tous pays de langue anglaise : un formidable tremplin pour la langue de Molière.
Or, lors des rencontres universitaires de la francophonie lundi 19 octobre, le Premier Ministre Edouard Philippe a décliné sa "stratégie d'attractivité pour les étudiants internationaux" et a annoncé une augmentation vertigineuse des frais d'inscription pour les étudiants ressortissant de pays hors Union Européenne : des tarifs multipliés par dix voire par quinze.
Ainsi, l'inscription en licence coûtera 2770 € par an contre 170 € actuellement. En master ou doctorat, il faudra 3770 € là où il en coûte actuellement et respectivement 243 € et 380 € ! Des tarifs qui risquent de dissuader les étudiants étrangers et sans doute prémices à une augmentation généralisée des inscriptions universitaires pour tous les étudiants, de quoi assécher le recrutement et instaurer une sélection par l'argent.
En fait de "stratégie", le gouvernement a une vision élitiste et fantasme sur "l'excellence" : plus c'est cher, plus ça attire des candidats étudiants... Une mise en concurrence avec les grandes universités des pays anglophones.
On peut douter de la réussite de cette "stratégie" que le Premier Ministre résume ainsi : "Il faut gagner la bataille de la concurrence internationale en accueillant des étudiants brillants et les plus méritants, de Pékin ou de Kinshasa". Il justifie les augmentations par un budget nécessitant un meilleur accueil, la mise en place de cours de français langue étrangère et le doublement du cursus en anglais. Facilitation de l'obtention des visas étudiants et renouvellement des titres de séjour, délivrance de bourses d'étude viennent compléter le dispositif. L'Etat investit 3 milliards par an mais cela lui rapporterait 4,65 milliards... On comprend encore mieux...
Qu'il nous soit permis de douter de l'objectif affiché : 500 000 étudiants étrangers à l'horizon 2027 contre 324 000 actuellement. La francophonie devient sélective : tant pis pour ceux des étudiants étrangers qui n'ont pas le "sou vaillant", ils n'auront pas droit à la langue de Molière !
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