- CARLE
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Date d'inscription : 01/10/2017
01032021
Mr Bourita déclare également ceci : "Toute démarche qui cherche à trouver les coupables plutôt que les solutions est une mauvaise piste. La migration est un phénomène naturel entre les deux rives".
Ces propos de Mr Bourita méritent quelques mises au point et l’élève que je suis a appris sa leçon.
Si elle est naturelle, la migration n’en demeure pas moins naturellement contrôlée. le Maroc possède des frontières et des lois régissent la émigration et l’immigration sur son sol. Aussi serait-il anormal que L’Union Européenne et la France, par exemple, ne se dotent pas de lois fixant des critères d’immigration se rapportant à leurs territoires et leurs économies. L’immigration sur le sol marocain est également réglementée par le dahir n° 1-03-196 du 16 ramadan 1424 (11 novembre 2003) portant promulgation de la loi n° 02-03 relative à l'entrée et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc, et à l’émigration et l'immigration irrégulières
Bulletin Officiel n° 5162 du Jeudi 20 Novembre 2003.
On y trouve les articles ci dessous:
Article 3 : Tout étranger débarquant ou arrivant sur le territoire marocain est tenu de se présenter aux autorités compétentes, chargées du contrôle aux postes frontières, muni d'un passeport délivré par l'Etat dont il est ressortissant, ou de tout autre document en cours de validité reconnu par l'Etat marocain comme titre de voyage en cours de validité et assorti, le cas échéant, du visa exigible, délivré par l'administration.
Article 4 : Le contrôle effectué à l'occasion de la vérification d'un des documents visés à l'article 3 ci-dessus peut, également, porter sur les moyens d'existence et les motifs de la venue au Maroc de la personne concernée et aux garanties de son rapatriement, eu égard notamment aux lois et règlements relatifs à l'immigration.
L'autorité compétente, chargée du contrôle aux postes frontières, peut refuser l'entrée au territoire marocain à toute personne qui ne remplit pas ces obligations ou ne satisfait pas aux justifications prévues par les dispositions ci-dessus ou par les lois et règlements relatifs à l’immigration.
Questions : est-ce que les mineurs marocains arrivés en France illégalement sont à inclure dans la migration naturelle ?
En Décembre 2020, l’archipel Espagnol situé au large des côtes Ouest Africaines, a vu arriver 18000 migrants contre un peu moins de 3000 en 2019. La commissaire aux affaires intérieures Européenne, Ylva Johansson déclarait : "il semble que plus de la moitié des migrants soient des marocains et il est important de savoir comment faire en sorte qu’ ils rentrent". Depuis 2018, Rabat a reçu 343 millions d’euros d’aides européennes sur divers programmes (formation de la police, éducation..)
Récemment une rencontre entre le Maroc et la France a permis de signer un accord afin d’accompagner le retour de ces enfants marocains. La voie de la raison et du bon sens l‘ont emportée : c’est à souligner.
Cependant, on est en droit de s’interroger face à ce flux migratoire. Pourquoi autant de jeunes marocains(es) fuient leur pays ? Quid des Sénégalais, des Nigérians, des congolais ?
Prochain épisode réponse à Mr Bourita au sujet de sa déclaration : "Toute démarche qui cherche à trouver les coupables plutôt que les solutions est une mauvaise piste’’.
Sources : L’Express, Médias 24.com,le Monde diplomatique, tanmia.ma, infomigrants.net, challenge.maCommentaires
Re: L'immigration naturelle ?
Lun 01 Mar 2021, 17:12alain
Si je peux partager certaines positions défendues par Carle, une information vient de me parvenir concernant les jeunes mineurs Marocains isolés qui se retrouvent illégalement sur le sol européen et plus particulièrement sur le sol français.
Depuis le 7 décembre, date de la signature d'un accord entre le ministre français de la Justice, Eric Dupont-Moretti, et son homologue marocain, Mohamed Ben Abdelkader, les associations de défense des mineurs isolés cherchent en vain le contenu de ce qui est appelé « la déclaration d'intention relative à la protection des mineurs non accompagnés ». Deux mois après, les chancelleries refusent toujours de rendre public l'accord. Cependant, Le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) s’est procuré un document inquiétant à bien des égards. Daté d’octobre 2019 et intitulé « Schéma de procédure pour la prise en charge de MNA marocains », il jetterait les bases de la collaboration entre les deux pays. « Un montage juridique, sous couvert d’assistance éducative, qui instaure la possibilité de faire des renvois forcés de mineurs marocains », alerte Jean-François Martini, juriste au sein du Gisti.
Le texte cité par l'association prévoit tout simplement d'organiser les expulsions des mineurs marocains isolés sans leur consentement en contradiction avec les textes internationaux de protection de l'enfance. Le mineur, en effet, ayant un droit de demander l'asile, il est normalement sous la protection et la responsabilité du pays d'accueil jusqu'à la décision prise par la justice. Or, la déclaration faite par la porte-parole du ministère de la justice française, Emmanuelle Masson, interrogée, me paraît inquiétante sur les intentions du gouvernement. En effet, elle assure que « la situation des MNA en errance (…) est un fort sujet de préoccupation » notamment « en raison des troubles causés à l’ordre public qu’ils occasionnent ». Autrement dit, on assimile de facto le mineur à un délinquant. C'est, à mes yeux, dans la même veine que l'amalgame intentionnelle "islam et terrorisme".
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