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    alain
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    le Dadès et ses vallées annexes  Empty le Dadès et ses vallées annexes

    Jeu 09 Mai 2013, 09:23
    le Dadès et ses vallées annexes

    La faute au docteur Karel : ce "baroudeur" invétéré ne nous a-t-il pas inoculé le virus de la découverte hors sentiers battus ? J'ai bien peur que ses récits, lors de nos marches communes à travers les Doukkaka, ne nous aient mis "l'eau à la bouche". Ses évocations du Grand Sud, ses émotions devant les paysages sauvages et encore préservés de la civilisation technologique destructive de la nature, nous ont tellement captivé que la proposition de Jean, un autre de ces "découvreurs" de la vie à la fois simple et humble de ces montagnards du sud, ne nous a pas laissé "de marbre". L'envie fut la plus forte et, à la réflexion et rétrospectivement, nous avons eu raison de nous montrer, pour une fois, "aventuriers"...

    Partis à dix d'El Jadida le 03 mai 2013 pour quatre jours dans le sud avec comme objectif le Dadès et la vallée des roses et après avoir "évité"  la Marrakech touristique et déjà trop européenne, nous avons grimpé allègrement le redoutable Tizi-N-Tichka.  Dans la descente sur Ouarzazate, quelques lacets suivant le sommet, Jean, en tête du "convoi" de trois voitures, prit les chemins de traverses : direction Aït Benhaddou par Télouet. La route, au début, est un peu chaotique mais devient une belle asphalte sur la majorité du parcours. Passant devant une mine de sel dans un décor ressemblant à ceux des westerns made in USA, la vallée nous ouvre ses secrets, et quels secrets ! Des villages aux couleurs tantôt brunes, tantôt   rouges brique selon la nature de la terre environnante. Les reflets du soleil déclinant nous renvoient des teintes multiples. Quelques lacets et nous découvrons des vallées sublimes dans un "silence assourdissant". Comment décrire nos émotions à la vue de ce spectacle... non, à la vue de CES spectacles ? Jean, manifestement, est ravi de constater l'émerveillement de ses compagnons novices.

    Après un rapide arrêt devant la "classique" kasbah de Aït Benhaddou, nous atteignons Ouarzazate puis la palmeraie de Skoura où nous allons passer trois nuits dans la sympathique auberge "kasbah la datte d'Or", chez Abdellatif et sa famille (e-mail : dattedor@hotmail.com ; tél : 06 66 93 40 39) qui se sont "mis en quatre" pour satisfaire nos désirs culinaires (une table d'ailleurs à retenir !). Le débriefing qui précéda le repas du soir, se fit dans la chambre de Bill et Mimi, et pour cause : Bill, toujours prévoyant, avait amené de quoi étancher nos émotions... l'apéro fut royal et les langues déliées !

    La nuit se révéla de bon conseil : au petit déjeuner, copieux et servi dans le jardin de la kasbah, l'idée commune fut de "faire les gorges du Dadès"... Avec une nouvelle surprise concoctée par Jean (une fois de plus !). Nous commencions à entreprendre les lacets des gorges lorsque nous nous arrêtâmes à une auberge, l'hôtel Aït Arbi, dont Jean connaissait les patrons pour l'avoir déjà fréquentée à plusieurs reprises : une bonne table pour midi. Mais là n'était pas encore notre préoccupation, Jean ayant en tête de nous faire "crapahuter" dans la montagne !

    Et un groupe de cinq (Jean, Bill, Denise, Francine et Alain) commença "l'ascension" dans la "vallée aux doigts de gorilles", l'un des flans montagneux laissant l'impression que des primates avaient laissé leurs empreintes gravées sur la montagne. Nous étions le samedi 04 mai et cette "course" dans la montagne me libéra de la sensation de culpabilité qui était en moi depuis la veille : j'avais manqué la traditionnelle marche du vendredi, laissant solitairement les commandes du groupe des marcheurs jdidis à José... Ce fut une nouvelle découverte, une magnifique sortie qui débuta le long du torrent où Denise ne résista pas à l'envie terrible de tremper ses pieds. Puis le sentier commença à s'élever rapidement laissant à nos yeux stupéfaits le soin d'une rencontre avec la nature. Un groupe de marcheurs redescendait, nous adaptions notre pas au dénivelé qui ne cessait de s'accentuer. Là, dans le silence à peine troublé par le cri de quelques oiseaux et le déchirement léger d'un vent contenu, c'était l'extase... Nous croisâmes des blocs énormes de rochers qui ne demandaient qu'un petit coup de main pour dévaler la pente... Au moment où nous fîmes demi-tour, la faim commençant à gagner nos esprits plus que notre estomac, nous aperçûmes, en contre-bas, une petite oasis perdue, une maison en torchis, un autre logis creusé dans la montagne et une poignée de lavandières occupées à la grande lessive de printemps... A regret, parce que le temps dont nous disposions nous était compté, nous avons regagné la vallée et l'auberge... Enfin, après un repas sympathique, nous reprîmes la route à la rencontre des gorges du Dadès. Les moteurs agressifs vainquirent la rude montée et, encore une fois, un spectacle dantesque s'offrit à nos yeux fascinés : la force des eaux du Dadès avaient eu raison de la roche dure tel Durandal à Ronceveau entailla la brèche de Roland...

    Enfin, le 05 mai, notre dernier jour d'excursion avant retour sur El Jadida, ce fut l'apothéose... Quelle idée poussa dans la tête de mon épouse Marie-Françoise qui fit remarquer à Jean, sur la carte routière, qu'il y avait une liaison entre la vallée des roses, but de la journée, et notre "camp de base", Skoura... Probablement une piste... Cette fois, les yeux de Jean se penchèrent avec envie sur cette possibilité qu'il n'avait jusqu'alors, jamais explorée... L'entrée de la vallée fut un enchantement : les kasbabs succédaient aux kasbahs et nous nous arrêtâmes bien souvent afin d'immortaliser quelques vues sublimes. Des gamins se précipitaient pour nous "offrir" quelques roses de Damas, espérant en retour le dirham tant convoité... Nous prîmes une décision définitive lors d'un arrêt dans un café de village : trop curieux et très excités à l'idée d'une nouvelle inconnue, sept d'entre nous décidèrent l'aventure... "Qui vivra, verra"... Jean ne s'était pas trompé et c'est bien une piste qui attendait les téméraires, une piste particulièrement caillouteuse, mais également de splendides villages au milieu d'une nature pleine de couleurs et de sérénité. Le 4x4 de Jean était dans ses éléments, notre Logan se sortait avec vaillance des traquenards de la piste. Nous traversions des oueds à sec et j'ai dû quelque fois "mettre la gomme" afin que le moteur, vaillant et vrombissant, permette d'atteindre la rive opposée... Nous fûmes doublés par deux motards manifestement suivis par un 4x4 de ravitaillement... Je sentais bien que Jean était préoccupé, sans cesse regardant son rétroviseur et se demandant si la Logan n'allait pas flancher, regrettant sans doute de ne pas m'avoir dissuadé d'entreprendre ce périple... Nous rejoignîmes nos motards et Jean arrêta son 4x4 en quête de renseignements sur l'état de la piste et sur nos chance de parvenir au bout... Heureusement, ils connaissaient cette piste pour l'avoir pratiquée l'an passé.Deux assurances nous fûrent données : nous étions sur la bonne piste et le Duster de Jean n'aurait pas de problème pour passer. Quand à la Logan... elle devrait passer mais le dernier kilomètre s'annonçait délicat... Nous continuâmes notre chemin, toujours éblouis par le paysage exceptionnel que nous avions sous les yeux et malgré les aléas de la pistes. Des troglodytes... un chemin escarpé... un charretier qui indiqua à Jean que les galères touchaient à leur fin... Et puis, tout à coup, au bout d'un col à plus de 2 000 mètres, apparut une nouvelle vallée au fond de laquelle un magnifique village... des couleurs orangées sur les montagnes... nous étions là, admirant le Graal et, tout à coup, nous mesurâmes ce qui nous rester de chemin à faire : un kilomètre d'une descente sur une piste devenu de terre sèche laissant passer tout juste nos quatre roue. Attentifs à l'extrême, nous avançâmes avec prudence sur un dénivelé de 400 mètres ! Enfin, atteignant le village, un cri de soulagement retentit : la piste venait de céder devant une route parfaitement asphaltée. Du coup, nous décidâmes de regagner Skoura et Jean abandonna le pique-nique prévu à des femmes rencontrées sur le bord de la route et qui n'en crûrent pas leurs yeux. A Skoura, nous avons rendu visite au Barbu qui, après de telles émotions, nous servit un bon repas de midi pris à 16 heures. La bande était joyeuse et, quelque part, un tantinet fière d'avoir vaincu "l'Anapurna"... Le soir, Abdellatif nous vit ses adieux à sa façon : le menu était pantagruélique...



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