- alain
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Localisation : EL JADIDA (Maroc)
04/12 - compte-rendu de la conférence : "Tourisme et patrimonialisation"
Mer 04 Déc 2013, 22:45
04/12/2013 - compte-rendu de la conférence : "Tourisme et patrimonialisation"
Devant une assistance bien fournie, le Professeur Mohamed BERRIANE, géographe de formation, s'est employé à éclairer le sujet : un exposé brillant d'un chercheur et d'un pédagogue très affûté.
Tout d'abord, le conférencier, natif d'Azzemour, qui nous avoua son plaisir d'être ce soir à El Jadida, s'est employé à définir pour l'assistance ce qu'est la patrimonialisation.
La patrimonialisation est un ensemble de processus qui font que certaines choses, souvent banales, sans valeur aux yeux de ceux qui s'en servent au quotidien, deviennent patrimoine. Parmi ces processus, le tourisme joue un rôle premier mais pas exclusif. Les propos de Mohamed BERRIANE, se limitèrent au thème de la conférence : les rapports tourisme/patrimoine et inversement patrimoine/tourisme, mesurer l'influence du tourisme sur le patrimoine et du patrimoine sur le tourisme. Le patrimoine recouvre les biens culturels et identitaires qu'une population s'approprie collectivement. Qu'est ce qui fait qu'à un certain moment un objet commun, sans valeur particulière, devient un objet patrimonial, un objet culturel ?
Jusqu'en 1960, le produit touristique marocain vendu était un produit culturel. Les touristes étaient à la recherche d'un imaginaire mythique de l'Orient.
Les années du début de l'Indépendance (1965/1967) voient une réorientation de la politique touristique : on a affaire à un tourisme itinérant individuel fait de découverte du Maroc lors de circuits.
Dès 1970, le Maroc définit le tourisme comme une industrie majeure dans son développement. Le pays veut avoir sa part de marché et les agences internationales touristiques contrôlent l'activité touristique, introduisant un tourisme balnéaire et sédentaire de groupe, tout en développant également un tourisme culturel à l'intérieur des terres et des région. Le tourisme balnéaire (Agadir...), au début, prend l'ascendant sur le tourisme culturel (Marrakech...). C'est dans ce contexte que la politique officielle qui privilégie le balnéaire, se voit progressivement supplantée par la résistance du tourisme culturel qui, ces dernières années, a pris le dessus. D'où, une relance par le Plan Azur...
Avec le développement de l'internet, les agences internationales de voyage perdent leur monopole : les clients composent leur voyage sur le web. Et une tendance se dégage, une nouvelle pratique se développe qui a pour raison principale le désir d'aller vers l'autre, de découvrir une certaine authenticité. Le "regard extérieur" que portent ces touristes fait surgir la conscience d'une culture collective qui trouve sa raison d'être dans le développement du mouvement associatif local (aménagement de gîtes dans les régions rurales les plus reculées...). Des immeubles traditionnels, les médinas, toute sorte d'objets, de cultures agricoles autrefois banaux, sans valeur particulière, deviennent ainsi des biens culturels collectifs, un patrimoine identitaire...
Mohamed BERRIANE ne pouvaient conclure son exposé sans indiquer les effets positifs mais également négatif de cette patrimonialisation par le tourisme.
Certes, si le tourisme a révélé des ressources et donc valorisé un patrimoine, sauvegardé des métiers menacés de disparition, il n'en demeure pas moins que des effets pervers ont surgi : risque de commercialisation de la culture, côté pervers du "regard extérieur" (l'image mythique de l'Orient dont la réalité n'est pas celle du Maroc)...
Tout d'abord, le conférencier, natif d'Azzemour, qui nous avoua son plaisir d'être ce soir à El Jadida, s'est employé à définir pour l'assistance ce qu'est la patrimonialisation.
La patrimonialisation est un ensemble de processus qui font que certaines choses, souvent banales, sans valeur aux yeux de ceux qui s'en servent au quotidien, deviennent patrimoine. Parmi ces processus, le tourisme joue un rôle premier mais pas exclusif. Les propos de Mohamed BERRIANE, se limitèrent au thème de la conférence : les rapports tourisme/patrimoine et inversement patrimoine/tourisme, mesurer l'influence du tourisme sur le patrimoine et du patrimoine sur le tourisme. Le patrimoine recouvre les biens culturels et identitaires qu'une population s'approprie collectivement. Qu'est ce qui fait qu'à un certain moment un objet commun, sans valeur particulière, devient un objet patrimonial, un objet culturel ?
Jusqu'en 1960, le produit touristique marocain vendu était un produit culturel. Les touristes étaient à la recherche d'un imaginaire mythique de l'Orient.
Les années du début de l'Indépendance (1965/1967) voient une réorientation de la politique touristique : on a affaire à un tourisme itinérant individuel fait de découverte du Maroc lors de circuits.
Dès 1970, le Maroc définit le tourisme comme une industrie majeure dans son développement. Le pays veut avoir sa part de marché et les agences internationales touristiques contrôlent l'activité touristique, introduisant un tourisme balnéaire et sédentaire de groupe, tout en développant également un tourisme culturel à l'intérieur des terres et des région. Le tourisme balnéaire (Agadir...), au début, prend l'ascendant sur le tourisme culturel (Marrakech...). C'est dans ce contexte que la politique officielle qui privilégie le balnéaire, se voit progressivement supplantée par la résistance du tourisme culturel qui, ces dernières années, a pris le dessus. D'où, une relance par le Plan Azur...
Avec le développement de l'internet, les agences internationales de voyage perdent leur monopole : les clients composent leur voyage sur le web. Et une tendance se dégage, une nouvelle pratique se développe qui a pour raison principale le désir d'aller vers l'autre, de découvrir une certaine authenticité. Le "regard extérieur" que portent ces touristes fait surgir la conscience d'une culture collective qui trouve sa raison d'être dans le développement du mouvement associatif local (aménagement de gîtes dans les régions rurales les plus reculées...). Des immeubles traditionnels, les médinas, toute sorte d'objets, de cultures agricoles autrefois banaux, sans valeur particulière, deviennent ainsi des biens culturels collectifs, un patrimoine identitaire...
Mohamed BERRIANE ne pouvaient conclure son exposé sans indiquer les effets positifs mais également négatif de cette patrimonialisation par le tourisme.
Certes, si le tourisme a révélé des ressources et donc valorisé un patrimoine, sauvegardé des métiers menacés de disparition, il n'en demeure pas moins que des effets pervers ont surgi : risque de commercialisation de la culture, côté pervers du "regard extérieur" (l'image mythique de l'Orient dont la réalité n'est pas celle du Maroc)...
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