Université Populaire du Patrimoine
Salima Naji : la cause de l'architecture berbère
| Salima Naji était venue (24 mars 2015 à 19 heures) nous parler de la rénovation de la médina de Tiznit. Mais, si cette militante de la cause architecturale berbère a bien évoqué le thème de la conférence de l'Université Populaire du Patrimoine, elle a étendu son propos à toutes les rénovations de ksours et autres greniers en vue de la conservation de ces joyaux de l'architecture des peuples du sud et s'en est prise avec vigueur aux projets urgents bloqués par des « corrompus ».
Salima Naji parle d'un manque de vision des administrations chargés de la conservation du patrimoine d'autant plus que la fragilité de cette architecture dans une région aride rend plus prégnants les travaux. |
Il en va de la conservation d'un patrimoine qui n'appartient pas qu'aux berbères, ni aux marocains en général, mais fait partie intégrante du patrimoine de l'Humanité. La conférencière évoqua une « terre d'échange » où les frontières étaient naturellement perméables et un échange permanent dans un « on reçoit et on renvoie » qui baigna la région et nourrit son architecture.
A l'aide de nombreuses photos, elle nous fit toucher du doigt l'ingéniosité de cette architecture. Militante, elle a pris son « bâton de pèlerin » pour initier et réaliser des projets souvent financés sur ses deniers, afin de sauver des bâtiments d'une grande richesse et voués, sans une | |
| intervention urgente, à la disparition dans les dix années à venir. C'est là que réside la confrontation entre la militante de la sauvegarde du patrimoine berbère qui est « dans l'action » et les « méandres administratifs » trop souvent gangrenés par la corruption ou les lobbys du béton.
Les actions de Salima Naji en matière de protection de l'architecture berbère, elle les conçoit comme des sauvegardes où la scientifique collabore avec la population qui se réapproprie des techniques anciennes, parfois oubliées.
Un mot optimiste clôtura son propos : elle dit la jeune génération ayant pris conscience de la richesse de leur pays. « A elle de se l'approprier » et d'en faire bon usage. |