- alain
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25052015
Mariage précoce : un autre fléau qu’il faut combattre
Sofia Mekouar pour AL BAYANE a écrit:Ce n’est pas bientôt fini ? Et bien, apparemment non ! Le mariage précoce demeure jusqu’à l’heure un réel fléau qui entrave le développement social du Maroc. Ce lien conjugal unissant une fille et un garçon n’ayant pas encore atteint l’âge de maturité (18ans) est une violation effroyable des droits de l’Homme en général et de l’enfant, en particulier.
Ceci dit, ce mariage forcé du moment où ces adolescents sont dans l’incapacité de consentir à cette union est toujours fréquent. Sous l’emprise de différents facteurs notamment la religion, les traditions, la précarité, l’ignorance..., ces mineurs acceptent contre leur gré cette union.
Au Maroc, ce sont les filles âgées de 15 à 17 ans qui en sont les principales victimes. Ces jeunes adolescentes qui, au lieu d’être scolarisées et bénéficier d’une formation leur permettant par la suite de jouir d’un poste et toucher un revenu, se trouvent dans l’obligation de gérer à elles seules un foyer.
Laissées à leur triste sort, ces filles vivent et subissent quotidiennement des atrocités à en couper le souffle : rapports sexuels forcés, violence conjugale (physique et psychique), isolement, avortements, décès à l’accouchement, risque de contamination par le virus du VIH/ Sida, divorces fréquents et la liste est longue.
Plus accablant encore est que les familles de ces victimes en complicité avec les juges qui normalement devraient faire preuve d’austérité quant à ce genre d’affaires sont les principaux coupables. Vivant dans la pauvreté, ces familles voient en ce mariage une échappatoire à leurs conditions périlleuses.
Tout le monde se souvient et se souviendra de la jeune Amina Filali. Pour sauver son honneur, la jeune fille âgée de 16 ans a été mariée de force à son violeur. Et alors, quelques semaines plus tard et face à cette triste réalité, elle a mis fin à ses jours et a bouleversé de ce fait toute la société marocaine.
Ce qui a suscité la polémique et mobilisé la société civile c’est le fait qu’elle s’est mariée à 16 ans et pis encore qu’elle s’est mariée avec son violeur. Un drame qui a remis en question la philosophie patriarcale de l’article 475 du code pénal marocain qui a été récemment réformé suite aux mobilisations des acteurs civiles.
D’ailleurs, Amina n’est pas la seule victime de ce type d’union. Elles sont nombreuses et vivent en silence, violentées et maltraitées quotidiennement. Notons que ce sont les filles vivant en milieu rural qui sont le plus exposées à ce genre d’union. Ironie du sort oui, mais n’oublions pas ces facteurs qui contribuent à maintenir ce genre de pratiques dépourvues de sens.
Malgré le progrès notoire en matière de respect des droits de la femme, le Maroc a encore du chemin à faire. Affaire à suivre…
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