- alain
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Si d'Artagnan nous était conté...
Jeu 25 Aoû 2016, 19:51
Si d'Artagnan nous était conté...
Hymne à ma région natale
Il suffit de l'aide précieuse d'un « guide local », apte à sortir des sentiers battus, pour découvrir une région, un « pays », sous un angle nouveau. Il ne faut pas avoir peur de quitter une route relativement modeste dans ce département enclavé, pour un chemin dont le mauvais asphalte peu en rebuter plus d'un. Pourtant, cette micro région recèle tellement de vieux trésors cachés que deux jours de « bourlingue » ne suffiront pas à mettre à nu ce pays au mille collines.
Peut-être en parlerai-je avec amour, quelque peu emprunt de chauvinisme, mais comment pourrait-il en être autrement quand ce pays s'appelle Gascogne, ce département Gers, ce terroir Ténarèze, qu'il m'a vu naître voici bientôt 69 ans et que j'y reviens toujours avec un bonheur non dissimulé. Ce n'est d'ailleurs pas toujours celui qui en parle avec amour qui est en capacité de le faire vivre à des « estrangers » venus découvrir ce pays tourmenté.
Marie-Françoise, cette gersoise « rapportée », fut notre organisatrice de séjour, s'improvisant avec bonheur guide «oenologico-archéologique »...
Poursuivant donc la découverte de nos régions -«nos régions ont du talent » proclame une publicité qui, pour une fois, n'a pas tort- les « quatre mousquetaires », Isabelle, Claude, Marie-Françoise et Alain, après le bordelais et les « côtes de Bourg », se sont retrouvés dans cette région où l'on produit de l'armagnac, « le plus vieil eau de vie de France », selon les très sérieuses archives du Vatican. Deux jours à « plein régime » !
Vous l'aurez bien compris à la vue des photos ramenées en souvenir, notre séjour était principalement axé sur l'oenologie... enfin, quand je dis « oenologie », j'avoue qu'en deux jours, on ne peut qu'avoir une vague idée de ce que cette science du bon vin recouvre. Disons plutôt qu'en élèves sérieux et appliqués nous nous sommes transformés en « tastevins » … Nous avons goûté à tout ce qui se présentait à nos papilles sur-dimensionnées. Et surtout, en ces lieux magiques, ne vous amusez pas à recracher ce que votre interlocuteur vous a servi en guise de pratique afin d'argumenter sa théorie. D'ailleurs, ici, en Armagnac, pas de crachoir : c'est un sacrilège !
Vous allez me dire : « et l'alcoolémie » ? Nos gendarmes sont de braves soldats qui comprennent les « situations » et qui, en cette période de « surchauffe », préfèrent rester « à l'ombre » … alors, les contrôle d'alcoolémie...
On vous disait bien que nos « séminaires oenologiques » n'étaient pas de tout repos... Heureusement, et ceci pour faire taire les critiques que je sens poindre ici ou là, nos visites de caves ou boutiques étaient entrecoupées de découvertes archéologiques... et, tranquillement, en deux jours nous avons accomplis une marche-plaisir de 12 km.
23 août 2016 : retrouvailles en Ténarèze
Nous nous étions fixés rendez-vous aux alentours de 10 h 30 dans ma chère cité de Condom, sur les quais de la Baïse où, autrefois, naviguaient des péniches chargées de barriques d'armagnac et qui retrouvent aujourd'hui, surtout en ces périodes estivales, une activité nautique. Bien sûr, il ne s'agit plus de transporter la précieuse « eau de vie » mais la rivière assagie est le théâtre d'un tourisme actif...
Le programme bien calé nous amena à 8 km de là, à l'abbaye de Flaran, monument historique, propriété désormais du conseil départemental du Gers qui a fait avec bonheur son centre culturel de ce lieu monastique cistercien où sont organisées de belles expositions et notamment nous avons pu découvrir la prestigieuse collection Simonov : devant nos yeux écarquillés des sculptures de Savador Dali, des peintures notamment un Monet...
Midi sonnant, nous nous réfugiâmes chez l'ami Georges Lucy dit « Jojo », à « la Guinguette » un restaurant estival au port de Valence sur Baïse, au pied de la rivière. Un moment, Claude se rêva en « capitaine d'eau douce »... J''évoquai avec « Jojo » les années de collaboration professionnelle, les amis et connaissances communes... un moment de joie pure et de retrouvailles... « Jojo » n'aura pas manqué à se réputation et le repas, simple et copieux, fut précédé d'un... « pousse-rapière » qui faillit faire rouler Isabelle dessous le table ! Belle entrée en matière !
Puis, ce fut Cassaigne et son château, ancienne demeure d'été des évêques de Condom dont le plus prestigieux fut Bossuet. Dans ces lieux propices à la réflexion, le sanguinaire Monluc, chef catholique, dont le fils était évêque, écrivit ses « célèbres » « Commentaires », évocation de la vie militaire de 1521 à 1576 de ce maréchal de France... Le château de Cassaigne est un lieu de convivialité et d'animation culturelle dont le propriétaire, M. Henri Faget, est un passionné de l'histoire de ce coin de France. Au temps de nos activités réciproques, nous avions le privilège « d'organiser, vérifier, apprécier et redresser les comptes » de l'exploitation agricole et du commerce de la famille Faget. Aujourd'hui, il ne s'agissait plus de gestion et comptabilité, mais nous étions là pour « vérifier et apprécier » en une séances dégustative les élixirs, production de ce lieu paisible...
Au sortir de Cassaigne, nous attendait Mouchan et son église romane clunisienne malheureusement fermée les mardis. Un village familier où sont nés mes deux parents...
Un petit détour vers le village fortifié de Larressingle, la "petite Carcassonne du Gers" en passant par le pont de l'Artigue... Le pont de l'Artigue, monument UNESCO, érigé afin de permettre aux jacquets le passage de la rivière. Encore de nos jours, le GR65 le traverse et de nombreux pélerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle, l'empruntent.
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L'heure du rendez-vous approchant, nous avons filé vers Gondrin et plus exactement chez l'ami Jean-Bernard Mao, le dernier négociant distillateur privé du département,
A Gondrin, ce n'est pas sans une certaine émotion que je retrouvai un ami fidèle et mon œil constata avec plaisir que l'entreprise avait bien évolué. Jean-Bernard et son épouse Monique sont des passionnés : l'armagnac est leur rivage, Claude a pu constater leur passion lors de la visite du chai d'armagnac et de la salle où sont alignés les alambics. Jean-Bernard s'employa à éclairer les profanes que nous sommes et joua le professeur de technologie afin d'expliquer le fonctionnement de ces drôles de machine toute fardées de cuivre rouge. Il nous fallu encore passer de la théorie à la pratique ce que nous fîmes d'ailleurs avec empressement...
Le soir venu, nous nous réfugiâmes à Balarin, un hameau de Montréal du Gers, dans la maison de campagne familiale. Le repas fut chaleureux, entendez par là que nous dûmes lutter contre la chaleur ambiante... J'avais, dans un précédent et récent séjour dans la maison, découvert quelques vieilles bouteilles abandonnées par mon père... Notamment, mon dévolu se fixa sur un « côte de Bourg 1982 » et je profitai de la présence de « connaisseurs », Claude et Isabelle, pour déboucher la dive bouteille. A ma grande surprise, l'élixir se révéla « bon pour le service »...
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24 août 2016 : l'apothéose
Sitôt déjeuner, nous prîmes le départ pour une deuxième journée débutant par la visite du site de Séviac, ancienne villa gallo-romaine aux mosaïques uniques et dont le joyau est sans conteste celles représentant la vigne et le travail de la vigne, preuve que le vin était déjà une richesse au IVème et Vème siècle en Ténarèze.
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Enfin, nos « pas » nous menèrent à Fourcès, petit village circulaire et médiéval, théâtre d'une foire aux fleurs annuelle sous l'égide de son plus célèbre habitant Michel Cardoze (un temps Monsieur Météo de la télé). J'eus l'agréable surprise de rencontrer mon ancien camarade de classe et ancien client du cabinet comptable que je dirigeais, Jean Ladevèze, personnage oh combien sympathique et un autre passionné de l'armagnac... Dans sa boutique, nous avons dégusté ses liqueurs et son armagnac et écouté les explications. Ajoutons pour être presque complet que chez lui, chacun peut composer son armagnac selon ses goûts, ses couleurs et ses odeurs à l'image des maîtres parfumeurs...
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Le personnage est truculent, son parler franchement gascon et je n'ai pu résister à vous faire découvrir l'extrait de l'émission « Des racines et des ailes » en Gascogne, dont il fut sans conteste une des vedettes.
Enfin, comme tout à une fin, il fallut se résoudre à la « dispersion des troupes » nous promettant de nous retrouver pour évoquer nos vadrouilles en pays vinicoles pour nos prochaines « veillées » jdidies...
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