- alain
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Mohamed Hammoud et Patrick Chapelle : Ecriture à deux mains
Sam 03 Déc 2016, 00:06
Mohamed Hammoud et Patrick Chapelle :
Ecriture à deux mains
02 décembre 2016
Damien Hurtebise, le directeur de l'Institut français d'El Jadida, et Abdelali Errehouni, le « modérateur », avaient tout lieu d'être complètement satisfaits : la salle de conférence de l'hôtel Pullman était si généreusement fournie qu'il fallut rajouter des chaises et certains participants durent se contenter d'assister debout à la passionnante soirée « Regards croisés ».
Il s'agissait de poésie et rien ne pouvait présager de cette participation inattendue tant on sait combien cet art est délaissé à tort par le public. Il est vrai que, pour ce faire, l'Institut avait lié un partenariat avec le Lycée Jean-Baptiste Charcot : des élèves ont étudié des poèmes de Mohamed Hammoud et en ont dit certains devant ce public.
Ce soir, il s'agissait de la poésie d'un auteur arabophone, Mohamed Hammoud, et des travaux de son « traducteur » francophone, Patrick Chapelle. Dans sa présentation liminaire, Abdelali Errehouni définit ainsi cette poésie comme la rencontre de deux cultures impliquant la complicité de deux amis au service d'une écriture, celle de Mohamed Hammoud, une poésie sensible aux réalités, une poésie « sereine et mélancolique ».
Le rôle du « traducteur » fut la question curieuse que l'on pouvait se poser lorsque Abdelali Errehouni révéla que Patrick Chapelle ne maîtrise pas l'arabe, ce qui paraît pour le moins saugrenu.
Répondant à la question du « modérateur » -« avez-vous traduit la poésie ou l'homme ? »- Patrick Chapelle expliqua que la traduction consiste dans une co-écriture qui ne nécessite pas la connaissance de la langue du poète mais plutôt la connaissance de l'homme et de sa poésie. C'est un acte poétique mais également un acte politique, c'est la rencontre de deux identités qui peuvent entrer en conflictualité : deux langues, deux cultures. La relation entre les deux s'est concrétisée sur la thématique du partage. Le travail du « traducteur » consiste à transborder les valeurs d'une culture dans une autre.
Patrick Chapelle donna quelques indications quant à leur méthode de travail : la traduction littérale mot à mot du poème permet au traducteur de se mettre, en quelque sorte, dans la peau et la sensibilité du poète, le « traducteur » gardant ensuite un maîtrise de la transcription en sa langue. Il s'agit là d'une responsabilité évidente : ne pas nécessairement coller au texte, au mot à mot, mais ne pas s'en éloigner, ne pas créer un écart qui le dénaturerait, adapter le texte à la langue et à la culture du traducteur.
Cette complicité a donné son produit : un recueil traduit dans la langue de Molière en « Réflexions d'un pirate ». Il nous fut donné d'entendre des poèmes de Mohamed Hammoud, en arabe, par l'auteur et en français par Patrick Chapelle, Mme Hammoud, les élèves du lycée et Abdelali Errehouni. Nous avons plus particulièrement aimé « Rêverie du berger » ou « Mise à jour », accompagnés, à la guitare, par Sélim.
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