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alain- Messages : 11589
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"Lettres à Nour" : deux conceptions de l'Islam ?
Jeu 03 Mai 2018, 23:45
"Lettres à Nour" : deux conceptions de l'Islam ?
Décidément, l'Institut français gâte nos appétits de réflexion sur l'Islam. Après la pièce comique "Djihad" jouée dans la même salle le 12 octobre dernier, c'est à une nouvelle approche des mêmes problématiques à laquelle le public qui avait répondu nombreux était invité.
Ceux qui pratiquent avec avidité l'amalgame entre Daech et l'Islam de tolérance que l'immense majorité des musulmans pratiquent, auraient été bien avisés d'assister à la représentation théâtrale de l'adaptation du roman de Rachid Benzine "Nour, pourquoi n'ai-je rien vu venir ?".
Sur les planches du théâtre de la cité portugaise, l'échange de lettres entre un père, veuf, intellectuel musulman, et sa fille partie rejoindre l'Etat Islamique... Deux conceptions de l'enseignement du Coran s'affrontent dans un échange où le père rappelle à sa fille que l'Islam n'est que recherche d'amour et de tolérance. Nour justifie les actions de Daech comme un combat contre la pauvreté et l'oppression que subit l'Islam par l'Occident... La réflexion et la recherche intellectuelle, d'un côté, l'action, de l'autre.
Les lettres échangées montrent l'évolution de la pensée de chacun : d'une certaine manière, les positions se radicalisent et, malgré l'amour que les deux êtres se portent, la situation tourne vers un choc d'idées qui deviennent de plus en plus opposées. Chacun en souffre physiquement et moralement...
Une magnifique pièce longuement applaudie par le public. Pour ceux qui n'ont pas assisté à la représentation, le roman de Rachid Benzine "Nour, pourquoi n'ai-je rien vu venir ?" sera une bonne source de rattrapage.
 | « Je suis, depuis des mois, travaillé par une question lancinante, qui revient cogner en moi comme une migraine, récurrente, familière. Pourquoi de jeunes hommes et jeunes femmes, nés dans mon pays, issus de ma culture, dont les appartenances semblent recouvrir les miennes, décident-ils de partir dans un pays en guerre et de tuer au nom d’un Dieu qui est aussi le mien ? Cette question violente a pris une dimension nouvelle le soir du 13 novembre 2015, quand cette évidence effrayante m’a déchiré intérieurement : une partie de moi venait de s’en prendre à une autre partie de moi, d’y semer la mort et la douleur. Comment vivre avec cette déchirure ? Ainsi a pris forme, peu à peu, ce dialogue épistolaire entre un père et sa fille partie faire le djihad... Ce dialogue impossible, difficile, je l’ai imaginé. » |
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