- alain
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10122020
Qui gardera les gardiens ?
C’est donc fait : la commission chargée de réfléchir à l’avenir de la dette publique ne comptera que des personnalités
de droite, néolibérales, aidées d’économistes autrichiens
et allemands… Elle sera présidée par un autre gardien du
temple, Jean Arthuis, président ultraconservateur de la
commission des finances du Sénat.
de droite, néolibérales, aidées d’économistes autrichiens
et allemands… Elle sera présidée par un autre gardien du
temple, Jean Arthuis, président ultraconservateur de la
commission des finances du Sénat.
En réalité, depuis plus de 20 ans, Jean Arthuis se veut le pourfendeur de la dépense publique et de l’endettement, un chaud partisan de l’austérité. Il déclarait en 2011 : « Ça fait trente-sept ans que l’Etat est en déficit et vingt ans que la dette sociale n’arrête pas de s’accumuler[...] La France doit se demander comment elle peut imaginer son nécessaire redressement sans remettre en cause les 35 heures, et un certain nombre de normes que nous avons édictées et que nous sommes incapables de financer ». Comme nombre de ses compères, la dette lui sert régulièrement d’argument pour que tout le monde paie, sauf ceux qui le devraient et qui le pourraient. Il en a même tiré un livre « SOS finances publiques » qui se résume à dire qu’il faut augmenter les impôts, baisser les dépenses publiques, passer à un système de retraites à points et augmenter la TVA. Quant à la tyrannie de la pensée unique, ça ne le dérange pas trop… SOS, c’est nous qui devrions en lancer un face à ces gens ! Un ramassis de penseurs libéraux.
Encore plus quand on voit que cette commission est un beau ramassis de spécimens de cette pensée unique en matière économique, néolibérale, toute entière tournée vers la destruction de la sphère publique et la dérèglementation de la sphère privée. On y trouve ainsi l’ex-patronne du Medef Laurence Parisot qui a toujours plaidé pour la destruction de l’Etat et la dérèglementation du marché du travail.
On trouve aussi le PDG d'Aéroport de Paris Augustin de Romanet, patron d’aéroports de Paris, qui mène la privatisation de ce bien national. Ou encore Natacha Valla, qui est passée de Goldman Sachs à la BCE, puis de la BCE à LVMH et à d’autres groupes, mélangeant constamment public et privé, exemple parfait de celles et ceux qui utilisent les postes dans le public pour promouvoir les intérêts des grandes banques privées.
Il fallait même aller recruter chez les autrichiens, les allemands et les suisses, comme avec Beatrice Weder di Mauro qui a notamment conseillé les chanceliers allemands Gerhard Schroeder et Angela Merkel et a appuyé les réformes visant à instaurer des mini-jobs et de la déflation salariale.
Pas une seule personnalité ayant fait entendre une musique différente sur ces questions. Pas un seul économiste pensant différemment. Un nouvel épisode qui vient illustrer à quel point Macron n’a définitivement rien de gauche ou même de « progressiste ». La commission qu’il vient d’instaurer est à son image : derrière une fausse image de « responsabilité » et de gardiens du temple, une véritable droite dure, violente et qui promet l’austérité pour tous.
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