- CARLE
- Messages : 497
Date d'inscription : 01/10/2017
08062021
Campagne présidentielle de 2017, 2012 et 2002 : un même constat, l’instrumentalisation politique d’un attentat ou d’un fait divers dans les heures précédents le scrutin
Lors de la précédente campagne présidentielle, c’est le Premier ministre lui-même qui dénonçait l’instrumentalisation de l’attentat des champs Élysées survenu le 21 avril 2017, dernier jour de campagne. Sur le perron de Matignon, le Premier ministre avait déclaré : « Marine Le Pen cherche comme après chaque drame à en profiter pour instrumentaliser et diviser, elle cherche à exploiter sans vergogne la peur et l’émotion à des fins exclusivement politiciennes. » Le journal Le Parisien avait alors titré « Cazeneuve accuse Le Pen et Fillon d’instrumentaliser l’attentat des Champs-Élysées ». Le Parisien n’avait pas subi d’attaque en complotisme.
Si l’on remonte à la campagne présidentielle de 2012, c’est le drame de l’attentat perpétré par Mohammed Merah qui était survenu durant la dernière semaine de la campagne présidentielle. Une fois n’est pas coutume, le sang des victimes avait à peine terminé de couler que déjà Marine Le Pen et Jean-François Copé sortaient leur planche de surf. Ce n’est pas l’insoumission.fr, pas encore née à l’époque, mais le quotidien britannique The Independant qui pointait alors cette abjecte instrumentalisation politique.
Si l’on remonte encore plus loin, à la campagne présidentielle de 2002, c’est un fait divers, l’affaire Paul Voise, qui avait servi d’alibi à la surenchère sécuritaire. Et ce, dans les ultimes heures avant l’élection, le 20 avril 2022, veille du scrutin, alors même que la campagne était déjà suspendue. Plusieurs journalistes et hommes politiques ont considéré après coup que ce fait divers passé en boucle dans les médias (sujet passé 19 fois sur LCI ,la veille du scrutin), a participé à la défaite surprise du candidat Lionel Jospin (PS) et à la qualification au second tour de Jean-Marie Le Pen (FN). Régis Guyotat, auteur d’une enquête sur l’affaire pour le journal Le Monde, et le journaliste Daniel Schneidermann pour Arrêt sur Images, ont tout deux affirmé que l’adjoint UDF de la ville où s’était déroulé ce fait divers avait lui-même appelé les équipes de télévision pour le faire monter en épingle.
Le leader des insoumis a donc rappelé une évidence ce dimanche sur le plateau de France Inter : oui des évènements , attentat ou fait divers, sont instrumentalisés politiquement au cours des campagnes électorales. Et particulièrement dans la dernière ligne droite des élections présidentielles. Cette instrumentalisation politique sert un agenda politique bien précis : celui de la surenchère sécuritaire. Comment ne pas voir que c’est ce qui se passe en ce moment même dans le pays : chaque fait divers est monté en épingle dans le cadre de la campagne régionale. France Inter, pas réputé pour être un média complotiste, titrait ainsi ce 6 mai : « La sécurité comme thème de campagne : « Le problème, c’est la généralisation à tort des faits divers ».
BFMTV, pas non plus réputé pour être complotiste, dans un article intitulé « Présidentielle : quand les faits divers font irruption dans la campagne », dressait exactement le même constat que Jean-Luc Mélenchon sur les campagnes présidentielles de 2017, 2012 et 2002, reprenant les exemples de l’attentat de Mohamed Merah et du fait divers Papy Voise. Olivier Rouquan, docteur en Science Politique et chercheur au CERSA (Centre d’Etudes et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques), déclarait ainsi après les attentats de 2015 : « Cela fait plusieurs campagnes électorales que, plus on approche du moment du vote, plus il y a un évènement de type dramatique, qui vient marquer la fin de campagne ». Plusieurs familles de victimes d’attentats ou de faits divers ont elles-mêmes dénoncé la récupération politicienne de la mort de leurs proches.
Il y a trois blocs de droite (LR,RN,LREM) ceux-ci veulent imposer leur agenda sécuritaire et identitaire pour 2022 au détriment de leur programme politique .On a vu le résultat depuis 2017 et le quinquennat précédent... Une chose est certaine aujourd'hui contrairement aux sondages qui annoncent un duel Macron-Le Pen, rien n'est joué et tout reste ouvert face au délitement des partis politiques et de la misère galopante. que certains, certaines n'entendent pas supporter encore longtemps.
Commentaires
Aucun commentaire.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum