- alain
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Climat : le double discours
Le rapport du GIEC, tant attendu, est arrivé et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est des plus alarmants. Comment aurait-il pu en être autrement d'ailleurs ? Il n'est pas une surprise et les larmes de crocodile du président ne sauraient nous rendre dupes : « Le rapport du Giec est sans appel. À nouveau, a ainsi déclaré Emmanuel Macron sur Twitter. Le temps de l’indignation est derrière nous. Accord de Paris, neutralité carbone au niveau européen, loi climat… La France restera du côté de ceux qui agissent. En novembre, à Glasgow [G20], scellons un accord à la hauteur de l’urgence ! ». Sa ministre de l'écologie y va de son petit couplet : « Le défi est immense, car il implique de sortir en une décennie d’une civilisation fondée sur les énergies fossiles depuis plusieurs siècles. » Selon elle, « la ligne est claire : appliquer pleinement et partout l’accord de Paris. À la fois pour réduire les émissions mondiales de gaz à effets de serre et nous adapter à des événements climatiques de plus en plus extrêmes ».
On pourrait adhérer à leurs constats et à leur détermination sauf qu'à les écouter, on en viendrait presque à oublier que ce sont ceux qui sont aux manettes et qui disposent du pouvoir de changer les choses qui s’indignent. C'est bien le même président qui, réunissant une Convention citoyenne sur le climat, adhérait aux conclusions de celle-ci et promettait de mettre dans la loi « climat » qui en découlait les 150 propositions (moins deux, avait-il annoncé). Or, toute la bataille parlementaire menée par le président, son exécutif et sa majorité a été d'expurger les propositions les plus fortes formulées par la Convention. Ce sont « des occasions manquées » selon Aurore Mathieu du Réseau Action pour le climat (RAC), un « double discours entre la volonté affichée et une loi vidée de sa substance, qui ne permettra pas d’atteindre les objectifs de 2030 ».
Pourtant la France possède des atouts avec, notamment, son parc nucléaire qui lui permet de ne pas avoir le souci de devoir décarboner sa production électrique. Mais, dans le même temps, elle continue au moyen de sa Banque Publique d'Investissement (BPI France) de financer des projets pétroliers et gaziers dans le monde.
De même, la France ne fait pas non plus « sa juste part pour aider les pays en développement dans leur transition énergétique. Elle donne 6 milliards par an, ce qui est largement insuffisant. Or, sans cet argent, il est impossible que ces pays diminuent leurs émissions de gaz à effet de serre ».
Enfin, les sources d’émission proviennent essentiellement de notre alimentation et de notre modèle de production agricole, des logements « passoires thermiques », et des transports, « premier secteur émetteur », selon le RAC. « Pour y remédier, il faudrait de vrais investissements dans le ferroviaire », rappelle Aurore Mathieu.
Il y a longtemps que notre planète flambe. Les catastrophes naturelles un peu partout dans le monde nous le rappellent avec insistance. Si nous voulons laisser à nos petits-enfants une planète vivable, il nous faut envisager au plus vite une autre vision de nos économies.
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