21/07 - marche sportive à l'embouchure de l'Oum

Carle a écrit:

Vendredi 21 Juillet.

Ce vendredi matin pas de quatuor mais un duo : Jean-Marie et moi-même. Direction : le Panorama, puis cheminant en direction de Azemmour, Jean-Marie propose d’aller musarder à l’embouchure de l’Oum Errabiâ. Le carrosse file grand train et nous arrivons à notre destination sur la rive droite de l’Oum à l’embouchure, où surpris, c’est une forêt de parasols et de chaises multicolores qui animent l’horizon.

Nous garons le carrosse sur un endroit fraichement aménagé où il est interdit de s’égarer si on ne veut pas jouer les aventuriers ensablés du Paris-Dakar. Cette forêt de parasols qui cette année fleurit le long des plages, annonce que l’espace public est en voie de privatisation si personne n’y prend garde.

On imagine en se rapprochant de ces parasols, le plaisir de se mettre à l’ombre et de prendre un bain de pieds sous la table dans du polyéthylène Téréphtalate estampillé Coca cola, Ain Atlas, Bahia avec en prime les emballage de chips au cumin. Allez-y sans complexe les contenus des catalogues La Belle Vie, Marjane et Bim sont là à vos pieds. Notre duo ayant les pieds plats et fragiles, nous nous sommes détournés de ces bains de pieds d’un nouveau genre et comme un jour de manif entre Bastille et Nation à pester contre les marchands de bonheur, nous avons défilé sur les galets de la plage. C’est une plage quasiment désertique qui s’est offerte où seul le bruit des vagues et les cris des goélands cendrés animaient notre espace. Après avoir longé cette plage nous bifurquons à droite avec comme seul témoin un reste de tronc d’eucalyptus et un peu plus loin deux arbres rongés par le temps qui lèvent désespérément les bras au ciel, témoins de cette vie terrestre menacée. Rapidement nous accédons en gravissant une petite dune de sable à une lande où s’étalent l’Oyat(Ammophila arenaria) appelé le chiendent marin. Nous la parcourons pendant 3km à peu près pour arriver près des tentes de buvettes et de petits restaurants populaires campés là près du marabout qui colporte lui, une belle histoire d’amour entre Moulay Bouchaïb et Aïcha. Un spectacle de désolation s’offre à nous : en effet, les petits restaurants, les buvettes n’ont aucun moyen d’évacuer leurs déchets et c’est à une quarantaine de mètres de leurs estaminets que sont jetés les déchets de viande, d’emballages divers dans une odeur pestilentielle.

Comment peut-on autoriser des commerces de bouches pour un tourisme grandissant sans mettre en place une gestion des déchets pertinente face à la crise environnementale qui menace de nous engloutir ?

Apres cette constatation, ce fut le retour à El Jadida. Nous nous sommes arrêtés sur la route côtière qui fait face à l’épave ‘’Nemos’’, face à la plage d’El Haouzia : là, depuis plusieurs semaines, c’est l’effervescence, des engins de chantier ont aménagé des parkings. Des poteaux flanqués de drapeaux et de haut parleur sont prêts à animer la plage et nous découvrons un stand, visiblement patronné par l’OCP, qui porte le thème de l’environnement et de la collecte des déchets et de son recyclage. Sur le stand et un peu plus loin des batteries de 3 poubelles invitent les gens à trier leurs déchets en remontant de la  plage .Cartons et papiers, pour l’une, verres pour la deuxième et déchets alimentaire pour l’autre. Dans le stand également des cartons d’emballages recyclés aux

formes diverses (Papillons ,tortue, Giraffe...) invitent les enfants à venir peindre ceux-ci. Nous féliciterons cette louable initiative en espérant qu’au delà d’une sensibilisation, une réelle politique du recyclage sera entreprise au Maroc où seulement 6% des déchets sont recyclés (le Monde Afrique 20 décembre 2021).

C’est sur cette fin de parcours teintée d’optimisme que notre promenade du vendredi se termine.