15/08 - marche sportive au golf Pullman

Carle a écrit:

Deux marches ce 15 Août et deux marcheurs. Le 15 Août, fête de l’Assomption, c’est une fête catholique célébrée par les Chrétiens dont les orthodoxes préfèrent le terme de ‘’Dormition’’ à celui de "Assomption" qui vient du latin ’’assumere’’ et qui se traduit par prendre ou enlever. Cette fête célèbre le mystérieux endormissement (dormition) jusque dans la mort de la mère de Jésus-Christ et sa montée, selon la foi chrétienne, dans les cieux. Jean-Marie et moi-même remettant l’ascension des cieux à plus tard, c’est avec nonchalance et bonne humeur que nous filons en direction du Golf et de sa forêt. Que dire aujourd’hui pendant que notre carrosse bondit sur une route côtière délabrée ? Au menu: problèmes de mises à jour de Windows, inflation et répercussion sur le pouvoir d’achat, crise au Niger et nouveau site d’Orano ’’Imouraren’’ l’un des plus grands gisements d’uranium du Niger au monde. Pas de photos de famille au démarrage, visiblement distraits par le stationnement au golf d’un car d’une équipe de football d’Agadir qui comme bel animal à l’affut ne laisse pas indifférent. Nous en oublions le rituel du cliché voué à la postérité pour certain et style club ‘’Automne Doré’’ pour d’autres. Distraits et mal réveillés un tourniquet d’arroseur encanaillé en profite pour me doucher. Pantalon et polo vont assurer la fraicheur du départ de notre coutumière marche sportive hebdomadaire. L’eau coule à flot partout et les pelouses sont abondamment arrosées. Profitant de tuyaux et de raccords défectueux, certaines vivent une inondation, un trop plein où la terre en se soulevant fait disparaitre la pelouse. Plus loin, juste avant le poste de gendarmerie, la pelouse du golf est là aussi copieusement arrosée alors que, 100M plus loin, une plantation de jeunes arbres est, elle, laissée à l’abandon et meurt silencieusement faute d’attention et d’entretien de la part des promoteurs de celle-ci qui était la bienvenue. C’est cet abandon, ce désintéressement, le pourrissement de l’environnement, son abandon qui marquera cette énième marche. La forêt du Golf est en sursis : elle se meurt. Depuis plusieurs années, nous voyons inlassablement les Pins, les Eucalyptus attaqués par des maladies se dessécher, devenir des arbres morts et finir en squelette sur un sol devenu sec. D’autres maux rongent la forêt, les déchets des promeneurs, celui des parkings aménagés pour satisfaire le besoin de la clientèle de café restaurant et aires de jeux qui se sont construits en bordure de celle-ci. On constate que cette destruction d’espace public continue et que des arbres, des talus sont défoncés, arrachés pour satisfaire les futures infrastructures qui vont être mises en place. Le domaine public, celui de la forêt et celui des plages, est mis au service du privé. le plus bel exemple est celui des parasols et des chaises implantés sur les plages qui sont payants. Les requins de l’immobilier sont à l’affut et, quand la forêt sera devenue un tas de bois mort, place aux résidences, aux piscines, aux espaces de jeux pour les touristes des métropoles marocaines. A "la pause Jean-Pierre", on jalouse celui-ci et ses jardins municipaux et on se dit aussi que la mue d’une fougère d’automne qui se pare de couleurs fauves annonçant les futures "confitures maison" sont des petites parcelles de paradis qu’il serait bon de garder pour s’y reposer, ressourcer nos âmes face à des bouleversements climatiques dévastateurs. Spécial Driss : sous la canopée du Golf il m’est revenu le passage d’une

chanson de Félix Leclerc:

’’Moi, mes souliers’’: 

Moi, mes souliers ont passé dans les prés

Moi, mes souliers ont piétiné la Lune

Puis mes souliers ont couché chez les fées

Et fait danser plus d’une.