18/08 - marche sportive au Panorama

Carle a écrit:

18 Août 2023 notre duo Jean-Marie et moi-même mettons le cap sur’’ le panorama’’. Ce matin, la brise est légère, nous larguons les amarres à 9H10. Rapidement, la grand voile et le foc sont hissés et notre bateau glisse malgré tout sur cette mer d’asphalte à 43 nœud, un record ! La capitainerie vient de s’installer au rond point du Mazagan et nous pouvons admirer les casquettes, les galons, les pantalons fraichement repassés et le carnet à souche annonciateur de distribution de mauvais points et de taxes en direction des amoureux de la vitesse et autres contrevenants qui risqueraient de faire chavirer les embarcations d’amoureux allant à la pêche tranquille de paysages des Doukkala. Nous amarrons notre bateau près d’un arbre qui va nous offrir ombrage et chlorophylle, puis nous descendons au bord de l’Oum avec, en pleine face, la cité portugaise d’ Azemmour encore endormie. Direction  : l’embouchure en empruntant cette petite route de terre devenue familière où, la aussi, les Eucalyptus dont les pieds baignent dans les détritus divers tentent de résister fièrement aux outrages d’individus amateurs de bière, de Cocacola, de boissons énergisantes dont la paresse commande de considérer notre environnement comme une poubelle à ciel ouvert. Une barque chargée de touristes glisse sur l’Oum provoquant les envolées de goélands cendrés et d’aigrettes garzette, un petit héron tout blanc, au bec noir. L’envol de ces oiseaux, les bancs de sable et la mer toute proche nous emportent ailleurs, en dehors de l’actualité mortifère, où sur les écrans s’étalent un ancien président délinquant au milieu d’une pub de mousse à raser qui laissera la place rapidement à une bande de bérets noirs et rouge engoncées dans des tenues léopard et qui d’un air martial vantent la démocratie à coup de putschs en tenant par la taille une milice qui a comme carte de visite des exactions labellisées "crimes de guerre." Une image de ces personnages qui n’est pas s’en rappeler les amours d’un soir, où le matin on découvre que la belle endormie n’est qu’une catin, une ensorceleuse. Tout en goûtant la beauté de cette embouchure, la nature qui la ceinture et le peuple, nous avons parlé cuisine. Nous avons refait une bonne choucroute, un bon cassoulet, une bonne rillette du Mans, on a rêvé d’une bonne tranche de jambon de Bayonne (le vrai)  et puis nous sont revenus avec les fromages : le Comté, Le Roquefort, le Brie de Meaux, un Ossau-Iraty et même les fromages qui puent comme le Maroilles, le Munster.... On a même accompagné tout ça d’une bonne miche de pain de campagne que l’on a découpée avec un vieil Opinel. Quant au sang de la vigne mis en bouteille qui fait glisser tout celà dans nos estomac nous n’avions que l’embarras du choix. Ce fut une marche tranquille où la cuisine a tenue une part importante dans notre marche avant de découvrir qu’un tracto-pelle et trois pelleteuses traçaient un lit à l’Oum bouleversant nos anciens itinéraires afin que ce fleuve retrouve le large et l’océan. C’est là à nouveau qu’il pourra se mélanger avec la mer et dans des mouvements de marée accueillir des crabes, des poissons, des coquillages pour le bonheur de tous.

Dépaysés nous le fumes, et nos "tatanes" fabriquées en Chine, sont déjà prêtes pour de nouvelles aventures.

Nous chaussons du 42 et vous?