Café-littéraire : rencontre avec Youssef WAHBOUN

Café-littéraire : rencontre avec Youssef WAHBOUN

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On ne peut que se réjouir qu'une nouvelle fois le public ait répondu à l'invitation de l'Intitut Français d'El Jadida pour une nouvelle édition du café-littéraire, preuve de la vivacité de la langue française dans le Royaume qui, il faut bien le reconnaître, est bien servie par ces auteurs marocains qui ont décidé d'écrire dans la langue de Molière. Tel est Youssef WAHBOUN qui nous avouera, d'ailleurs, au cours de la rencontre, son "rêve" d'une traduction de son roman en langue arabe ou en darija...

Singulier roman que ce premier roman, intitulé "Trois jour et le néant" qui fait suite à un recueil de poèmes "Etreintes creuses" et à un recueil de nouvelles "Il faut assassiner la peinture". Le"maître de cérémonie", Abdelali ERREHOUNI, présenta au public l'auteur, professeur d'esthétique et de l'histoire de l'art à l'Université Mohamed V à Rabat, et comme à son habitude, donna lecture de quelques unes des pages choisies de l'ouvrage afin de nourrir les questions qu'il soumit au romancier.

J'ai dit "singulier roman" puisque écrit à la deuxième personne, ce qui, dans la littérature, est suffisamment rare pour être souligné. L'auteur indique que ce choix de la deuxième personne s'est imposé à lui. Cela lui permet une certaine distance d'avec les personnages. Souvent posée, et ce soir là ne dérogea pas à la règle, la question de savoir s'il s'agit là d'un roman autobiographique, ce que l'auteur rejette catégoriquement même si certaine similitude avec certains aspects de sa vie ont été transposée dans le roman.

C'est "l'histoire de la mémoire blessée et de la poussière grise du quotidien". Le personnage principal, piégé entre un présent implacable et des souvenirs qui l'empêche de vivre, conseiller ministériel dévergondé à la recherche d'un homme, "le Néant" ; l'amour indéfectible d'une femme qui essaie en vain de le dissuader de cette souffrance coupable dont il n'essaie nullement de se sauver si ce n'est en plongeant un peu plus dans l'abîme. Le roman est écrit sans ponctuation, sans paragraphe, sans retrait à la ligne. Cela lui donne du mordant...

Un roman noir et drôle à la fois... Un auteur qui a plusieurs cordes à son arc... artistique puisqu'il est tout d'abord un peintre (la couverture du roman est une partie d'un de ses tableau : magnifique !).

Nul doute, il faut lire se livre...

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