Le Président, VRP de choc du business français

Le Président, VRP de choc du business français

Il était sans doute temps de mettre sous éteignoir la fâcherie franco-marocaine qui a, durant une année entière, empoisonné les relations traditionnelles entre les deux pays. Sans aucun doute, les intérêts français au Maroc y auront été pour quelque chose... Le Président Hollande est donc en visite officielle durant deux jours dans le Royaume (19 & 20 septembre 2015), accueilli à Tanger par SM le Roi Mohamed VI.

Dans les "bagages" du Président, outre les franco-marocains Jamal Debouze et Tahar Ben Jelloum, c'est surtout l'aréopage des représentants des grands groupes industriels français qu'il faut distinguer. Car, si l'on est venu parler de l'amitié retrouvée ou renouvelée, on est venu essentiellement parler "gros sous".

C'est que, dans la compétition économique internationale, la France ne saurait perdre pied surtout dans un pays qui constitue, de par l'histoire commune des deux nations, ses relations séculaires, son "pré carré" que certains autres pays lorgnent avec envie...

Le Président est donc venu au Maroc pour faire le point sur les contrats engagés et sur ceux que l'on envisage. On notera d'ailleurs que c'est à Tanger que tout ce passe : la délégation française y a atterri, les pourparlers s'y déroulent... C'est qu'en effet, Tanger c'est pratiquement le porte de l'Europe et c'est également à Tanger que sont installées les grands groupes français.

De quoi parle-t-on ? Beaucoup, de transport... C'est qu'en effet, des programmes en ce domaine sont en cours de réalisation et d'autres attendent le feu vert.

La LGV (ligne à grande vitesse) constitue le gros du morceau. On fera le point d'un contrat signé en 2009 pour la réalisation du TGV développé par l'ONCF avec l'assistance de notre SNCF. On parlera sûrement des dernières livraisons de matériels par Alstom et du projet de création d'une société maroco-française pour la maintenance des rames à grande vitesse. On mettra au point la collaboration nécessaire entre la SNCF et la nouvelle société durant la période de "monter en ligne" de cette dernière (sous-traitance à la SNCF de la maintenance).

Naturellement, il sera également question des accords passés pour l'implantation de Peugeot-Citroën, l'extension de l'usine Renault, la société Cabliance implantée à Fes pour la production de faisceaux de câbles pour les trains et tramways dans laquelle officie Alstom par ailleurs fournisseurs des rames de tramway à Casablanca et Rabat...

Il sera également question des investissements français en matière de production de pièces pour l'aéronautique. Nous ne seront pas en reste avec les projets concernant les énergies renouvelables et pour lesquelles sont présents parmi la délégation présidentielle , les représentants de GDF-Suez et EDF Energies Renouvelables. Il sera là question principalement d'investissements qui intéressent directement la province d'El Jadida puisqu'il s'agit de se placer pour dans le perspective des programmes nationaux éoliens et gaziers de Jorf-Lasfar.

La visite présidentielle nous apprend l'importance des investissements français au Maroc : 567 entreprises françaises, filiales de grands groupes à plus de 50 % sont implantées au Royaume et emploient 91 810 salariés. A cela s'ajoutent les entreprises détenues à plus de 10 % par des intérêts français. Au total, c'est 750 entreprises employant 120 000 salariés. On apprend également (sources ambassade de France) que, malgré la "fâcherie" entre les deux pays, les investissements français au Maroc pour 2014 se sont élevés à 8,6 milliards de dirhams.

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