- alain
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Youssef Wahboun : « les hommes meurent mais ne tombent pas »
Ven 22 Jan 2016, 23:18
Youssef Wahboun :
« les hommes meurent mais ne tombent pas »
Institut français d'El Jadida
22 janvier 2016
Les protagonistes d'un soir
Youssef Wahboun | Abdelali Errehouni, l'animateur |
Mehi Benebine, l'absent mais dont il fut amplement question | le public, bien entendu |
« C'est une soirée inoubliable à laquelle nous avons assisté », s'est écrié Abdelali Errehouni en guise de conclusion au duo d'un soir qu'il a formé avec Youssef Wahboun, un duo parfaitement complice en cette soirée consacrée à la poésie et tout particulièrement à celle de celui qui « fait partie de la maison » comme le présenta l'animateur de la rencontre.
La médiathèque Driss-Chraïbi va devoir « pousser les murs », tant il y avait de monde et nous constatons au fur et à mesure des initiatives de « la maison », une recrudescence d'un public, sûrement attiré par un choix d'auteurs qui ne laisse plus indifférent. On veut penser que nous y sommes pour un "chouïa" mais nous croyons plus en la qualité des acteurs de la soirée. La présence plus nombreuse d'une assistance issue de la communauté des retraités français résidant à El Jadida est un motif de satisfaction : l'Institut Français c'est aussi leur "maison"...
Le Directeur, M. Damien Heurtebise, présenta les deux protagonistes et, en hommage à la photographe franco-marocaine, Leïla Alaoui , mortellement blessée lors d'un attentat à Ouagadougou, fit observer au public une minute de silence.
En guise de « hors d'oeuvre », Abdelali Errehouni nous dit un texte de sa composition décrivant les conditions dans lesquelles il découvrit le dernier ouvrage de Youssef Wahboun, « les hommes meurent mais ne tombent pas » qui est un long poème en huit parties (et non pas un recueil de poèmes, comme tint à la préciser l'auteur). Il faut dire que le livre est tout récemment sorti des presses (fin décembre 2015) et qu'il n'était pas disponible dans notre cité. C'est donc en une soirée, dans sa voiture, qu'il se plongea dans l'univers poétique de Youssef Wahboun en attente du sandwiche commandé au plus proche café.
Le poème « les hommes meurent mais ne tombent pas » est accompagné de peintures de Mahi Binebine. Toutefois, l'auteur précise que le texte est autonome : il aurait pu être publié sans les tableaux. « Je n'ai pas voulu transcrire des tableaux, ni les tableaux n'ont pas été réalisés pour illustrer mon poème ». Aux questions d'Abdelali Errehouni, il indique la complicité intellectuelle qui le rapproche de Binebine, la même vision noire de la condition humaine est partagée.
L'auteur résume son ouvrage en disant que « le texte parle de l'urgence de la mort ». Il ne faut pas voir là une vision pessimiste mais le fait qu'il faut aller jusqu'au bout de notre existence puisque l'on ne peut revenir en arrière. Son « complice » Binebine se réclame de la vision de Béquet : « je suis un désespéré joyeux ».
Youssef Wahboun parle de la création et dit sa façon de voir. Pour lui une œuvre éternelle est une œuvre qui en inspire de nouvelles, une création qui donne vie à d'autres créations.
Puis, Abdelali Errehouni invita l'auteur à déclamer un large extrait de son ouvrage.
Pour terminer, le public fut invité à apporter ses propres réflexions, à poser à Youssef Wahboun des questions auxquelles ce dernier répondit avec toujours sa gentillesse, celle que nous connaissons à cet habitué de la maison. Belle soirée donc...
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