- alain
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07102019
Retraites :
et ne dites plus que cela ne vous concerne pas !
On a vu le Président reprendre son bâton de pèlerin pour porter la bonne parole de sa réforme des retraites. Un Président qui mouille sa chemise, ça fait moderne : le grand cirque ! Mais à y regarder de plus près, tous ces « débats » amplement médiatisés n'ont rien de spontanés et les auditeurs sont triés sur le volet afin de venir faire la claque, servir de faire-valoir. Et l'on voudrait nous faire croire que l'on est dans la concertation alors que la réforme est déjà prête. Seules les manifestations qui s'annoncent, inquiètent le pouvoir en place.
Des arguments à démystifier
Les mêmes droits pour tous : c'est ce que promet le chef de l'Etat.
Emmanuel Macron a annoncé qu’un euro cotisé ouvrirait à chaque salarié·e les mêmes droits. Derrière cette apparente équité se cachent trois problèmes :
1 - D’abord, « le calcul de la retraite ne se ferait plus sur les meilleures années mais sur l’ensemble de la carrière. » et l'on connaît le résultat : la baisse du niveau de pension est programmée à l'image de la réforme Balladur qui, en portant la base de calcul sur la moyenne des 25 meilleures années contre 10 auparavant a fait drastiquement chuter le niveau des pensions.
2 - Les mécanismes de solidarité qui neutralisent les aléas de carrière (chômage, maternité…) pourraient être plafonnés, voire totalement supprimés.
3 - ce principe d’équité ne nous dit rien sur le contenu des droits des futurs retraités. Que représentera le montant de la pension par rapport au salaire de fin de carrière ? Quel montant de retraite ? (A Rodez, le Président n'a pu répondre à cette question pourtant essentielle !) Quel âge de départ ? Ce sont les questions de base . Et, là-dessus aucune réponse ou parfois, quelques balbutiements (âge légal, âge pivot...). Ce qui fait dire à un syndicaliste : « On quitte le système actuel, qui est à prestations définies, pour un nouveau système dans lequel l’Etat aura la main sur l’ensemble des paramètres et pourra en faire un outil d’équilibre des comptes publics. »
Un régime par points à cotisations définies...
mais à pension aléatoire !
Le gouvernement nous annonce un régime par points, à cotisations définies et, sous couvert de justice et d'équité apparentes, vante ce dispositif. Qu’est-ce que cela signifie ? Que chacun percevra en fonction de ce qu’il aura cotisé durant toute sa carrière, mais...
le montant de la pension ne sera pas garanti et...
ne sera connu seulement qu’au moment du départ en retraite.Ce qui est bloqué, c’est le montant des cotisations, que le gouvernement ne veut pas augmenter. Si elles ne suffisent pas à financer les pensions, les retraites seront revues à la baisse. Mais compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie, ce montant ne suffira pas : en conséquence, les retraites seront réduites, y compris celles déjà liquidées. La certitude que nous pouvons donc avoir, c’est que nous serons toutes et tous perdants.
Alors, je sais bien que certains de nos compatriotes déjà retraités s'imaginent que cela ne les concerne pas puisque leur pension est déjà liquidée. Pourtant, à y regarder de plus près, le projet gouvernemental fixe à 14 % du PIB maximum la part des richesses nationales consacrée aux retraite, On sait qu'actuellement cette part tourne autour de ce chiffre. Or, le nombre de retraités va aller crescendo. Le même gâteau pour plus de parts, forcément cela va diminuer la grosseur de chaque part.
Alors, je vois certains d'entre vous le sourire aux lèvres, incrédules : on ne va pas nous baisser nos retraites, tout de même ! Non, sans doute pas, encore que, comme on l'a vu, une simple augmentation de la CSG ou une désindexation de la retraite, ce n'est pas impossible : ça se pratique...
Un plan B pour assurer la pérennité des retraite
Il existe mais le gouvernement n'est pas là pour assurer l'équité comme il voudrait le faire entendre.
L'argent pour le financement des retraites existe, on le sait... La France est la championne du monde des distributions de dividendes et, ces 30 dernières années la part consacrée aux actionnaires n'a cessé d'augmenter quand, dans le même temps, la part du travail a inversement diminué.
Les pistes proposées par les syndicats se résument à :
- cesser d'accorder des exonérations de charges aux entreprises ou, tout au moins, les moduler en fonction de leur politique de l'emploi
- mettre fin aux cadeaux fiscaux comme le CICE devenus permanents et qui ont un coût annuel de 20 milliards d'euros dont l'efficacité non seulement n'est pas démontrée et qui ont surtout alimenté les dividendes des actionnaires
deux propositions, entre autres, qui n'ont naturellement pas les faveurs du gouvernement... mais qui seraient de nature à financer nos retraites et même de revenir à la retraite à 60 ans...
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