- CARLE
- Messages : 497
Date d'inscription : 01/10/2017
26112020
Hier comme aujourd'hui, on a juste changé de costume. Caricature de "L'Assiette au beurre" (1901-1936 musée de Montreui) |
Au cours des dernières manifestations, des journalistes de chaine de TV et de radio se sont trouvés molestés par des policiers, certains en garde à vue sans réel motif.
Après trois années de violences sociales et policières, la macronie est parvenue à faire du journalisme un métier suspect. Interdiction de filmer les forces de l’ordre dans leurs basses œuvres sous peine d’un an de prison et de 45.000 euros d’amende. Humiliantes accréditations préfectorales à produire pour quiconque entendra suivre à l’avenir les mouvements sociaux. Révision envisagée de la loi de 1881 sur la liberté de la presse afin d’exclure de son périmètre les empêcheurs de lécher les bottes en rond... Voilà où nous en sommes alors que le nouveau « Schéma national du maintien de l’ordre » se voit d’ores et déjà appliqué. Le journalisme déjà mis au pas et privé de liberté par le rachat des grands médias par l’oligarchie du CAC 40, se voit mis en accusation d’être une activité suspecte.
Suite à la garde à vue d’un journaliste de télévision, toute la profession s’est indignée sur les réseaux sociaux. Les mêmes qui depuis la loi travai, puis les manifestations des gilets jaunes ou celles liées à la réforme des retraites n’ont rien dit ou si peu par rapport au déchainement de violences gratuites de certains policiers. Une léthargie, une somnolence complice. Les renoncements de la profession de journaliste à traiter de ces violences policières en les banalisant, nous ont conduits , là où nous en sommes aujourd'hui.
Aussi, on choisira de pasticher les mots fameux de Martin Niemöller, le pasteur qui pointa avec une grande force la veulerie de toute la classe intellectuelle allemande face à la montée des périls Outre-Rhin dans les années 30. Appliquée à notre présent, voici ce que pourrait donner la litanie du lâche soulagement des journalistes français, qui s’imaginaient à tort être encore du bon côté, et durablement protégés :
"Quand ils sont venus flash-baller les jeunes de cités, ils n’ont rien dit, ils pensaient que c’était des dealers et des terroristes.
Quand ils sont venus enfermer et mutiler les Gilets jaunes, ils n’ont rien dit, ils pensaient que c’était des casseurs et des antisémites.
Quand ils ont tué en pleine rue un père de famille lors d’un banal contrôle routier, ils n’ont rien dit, ils pensaient que c’était un fait divers regrettable.
Quand ils sont venus mettre en garde à vue les journalistes indépendants, ils n’ont rien dit, ils pensaient que c’était des militants, des trafiquants de fake news.
Quand ils sont venus les chercher, eux, les journalistes à carte de presse, il n’y avait plus personne pour vouloir ou pouvoir encore protester."
(Aude Ancelin :Quartier Général ,le Média Libre.)
Une nouvelle exaction policière vient d’avoir lieu : chacun pourra mesurer aujourd’hui dans quel état est notre République. Ces images de caméra de surveillance et ces violences devraient réveiller en chacun d’entre nous un "ça suffit" et inciter à demander une réforme en profondeur de la police et un démantèlement de l’IGPN remplacée par un organisme neutre.
Le Ministre de l'Intérieur a également des comptes à rendre : celui en poste aujourd’hui mais celui d’hier, Castaner également.
Demain ce sera peut-vous et c'est ICI
Commentaires
Aucun commentaire.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum