- alain
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Localisation : EL JADIDA (Maroc)
06 décembre 2013 - Café-littéraire : Kanza Safrioui
Sam 05 Oct 2013, 17:18
06 décembre 2013
Kanza Safrioui
19 heures
Institut Français
22 avenue de la Marche Verte
« Souffles, (1966-1973), Espoirs de révolution culturelle
au Maroc. »
Rencontre animée par Abdelali Errahouni
Kenza Sefrioui est journaliste indépendante. Née à Paris en 1979, elle s’est efforcée tout au long de ses études d’approfondir le lien entre ses deux cultures, française et marocaine, notamment à travers un cursus de littérature comparée à l’Université Paris IV Sorbonne et d’arabe littéral à l’INALCO. Elle a consacré sa thèse de doctorat en littérature comparée à la revue Souffles. Après avoir tenu pendant cinq ans la rubrique littéraire du magazine marocain Le Journal hebdomadaire, elle collabore aujourd’hui au site des cultures méditerranéennes Babelmed, milite pour le développement culturel au sein de l’association Racines et anime des cafés littéraires à Rabat et Casablanca.
"Souffles, (1966-1973), Espoirs de révolution culturelle au Maroc “Une étude pionnière consacrée à une revue maghrébine” [Salim Jay] qui questionne une période essentielle de l’histoire du Maroc.
- alain
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Re: 06 décembre 2013 - Café-littéraire : Kanza Safrioui
Ven 06 Déc 2013, 21:56
Le café littéraire de ce vendredi 06 décembre à la médiathèque de l'Institut Français était marqué pour Kenza SEFRIOUI, l'invitée du soir, par deux événements : l'un, triste et qui marque le monde entier, la disparition de Nelson Mandela ; l'autre, heureux pour l'auteur de « Souffles, (1966-1973), Espoirs de révolution culturelle au Maroc», la récompense obtenue la veille par l'attribution du Grand Prix de l'Atlas qui lui a été décerné.
Devant une assistance nombreuse qui avait bravé la fraîcheur de la nuit naissante, Kenza SEFRIOUI présenta, sous les feux des questions de l'animateur Abdelali ERREHOUNI, son ouvrage qui constitue la thèse de doctorat en littérature et à laquelle elle a travaillé durant une dizaine d'années. Pas facile pour l'auteur de rassembler une documentation et des témoignages quand on sait que la revue Souffles était sinon interdite du moins très mal vue du pouvoir marocain.
La revue Souffles est née en 1966 au Maroc, de la rencontre de quelques poètes qui sentaient l’urgence d’une tribune et d’un renouveau poétiques. Mais, très vite, elle cristallisa autour d’elle toutes les énergies créatrices marocaines : peintres, cinéastes, hommes de théâtre, chercheurs, penseurs… Tout au long de son existence, elle s’est également ouverte aux cultures des autres pays du Maghreb et de ceux du Tiers Monde.
Interdite en 1972, Souffles est restée longtemps introuvable. Trop peu de bibliothèques peuvent la proposer à leurs lecteurs ou aux chercheurs, que ce soit au Maghreb, en France ou ailleurs. Et pourtant cette revue est incontournable pour qui veut travailler sur la littérature maghrébine, sur les problèmes de la culture nationale et de la décolonisation culturelle.
Aujourd'hui, numérisée, la revue est consultable sur le web auprès de la Bibliothèque Nationale du Maroc. A l'époque de son travail, Kenza SEFRIOUI n'avait pas bénéficié de cet apport.
L'auteur montra lors de son exposé l'importance de cette revue trimestrielle d'intellectuels bien vite confrontés au dilemme de la politisation ou non de ce qui devient, aux yeux de l'auteur, un mouvement. Marqué très à l'extrême gauche, le mouvement Souffles est une approche révolutionnaire de la société marocaine. Ces membres -quelques 120 intellectuels- rêve d'une révolution culturelle au Maroc et d'un régime démocratique.
Longtemps la revue ne sera pas interdite mais ses initiateurs seront persécutés par le pouvoir à l'image par exemple d'Abraham Serfati ou du poète Abdellatif Laâbi, l'un des fondateurs. La révolution culturelle chinoise est un miroir qui enthousiasme cette jeunesse intellectuelle qui, par ailleurs, s'interroge sur sa place dans la société marocaine au sortir d'une colonisation dans un pays pauvre et parmi une population très majoritairement analphabète et où moins de 1% d'une classe d'âge est bachelier.
Cette rencontre a laissé une place importante à l'échange de l'auteur avec le public, un public marocain visiblement conscient et intéressé par ce pan de l'histoire de leur pays.
Devant une assistance nombreuse qui avait bravé la fraîcheur de la nuit naissante, Kenza SEFRIOUI présenta, sous les feux des questions de l'animateur Abdelali ERREHOUNI, son ouvrage qui constitue la thèse de doctorat en littérature et à laquelle elle a travaillé durant une dizaine d'années. Pas facile pour l'auteur de rassembler une documentation et des témoignages quand on sait que la revue Souffles était sinon interdite du moins très mal vue du pouvoir marocain.
La revue Souffles est née en 1966 au Maroc, de la rencontre de quelques poètes qui sentaient l’urgence d’une tribune et d’un renouveau poétiques. Mais, très vite, elle cristallisa autour d’elle toutes les énergies créatrices marocaines : peintres, cinéastes, hommes de théâtre, chercheurs, penseurs… Tout au long de son existence, elle s’est également ouverte aux cultures des autres pays du Maghreb et de ceux du Tiers Monde.
Interdite en 1972, Souffles est restée longtemps introuvable. Trop peu de bibliothèques peuvent la proposer à leurs lecteurs ou aux chercheurs, que ce soit au Maghreb, en France ou ailleurs. Et pourtant cette revue est incontournable pour qui veut travailler sur la littérature maghrébine, sur les problèmes de la culture nationale et de la décolonisation culturelle.
Aujourd'hui, numérisée, la revue est consultable sur le web auprès de la Bibliothèque Nationale du Maroc. A l'époque de son travail, Kenza SEFRIOUI n'avait pas bénéficié de cet apport.
L'auteur montra lors de son exposé l'importance de cette revue trimestrielle d'intellectuels bien vite confrontés au dilemme de la politisation ou non de ce qui devient, aux yeux de l'auteur, un mouvement. Marqué très à l'extrême gauche, le mouvement Souffles est une approche révolutionnaire de la société marocaine. Ces membres -quelques 120 intellectuels- rêve d'une révolution culturelle au Maroc et d'un régime démocratique.
Longtemps la revue ne sera pas interdite mais ses initiateurs seront persécutés par le pouvoir à l'image par exemple d'Abraham Serfati ou du poète Abdellatif Laâbi, l'un des fondateurs. La révolution culturelle chinoise est un miroir qui enthousiasme cette jeunesse intellectuelle qui, par ailleurs, s'interroge sur sa place dans la société marocaine au sortir d'une colonisation dans un pays pauvre et parmi une population très majoritairement analphabète et où moins de 1% d'une classe d'âge est bachelier.
Cette rencontre a laissé une place importante à l'échange de l'auteur avec le public, un public marocain visiblement conscient et intéressé par ce pan de l'histoire de leur pays.
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