- alain
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Le fait de la semaine :
Le CAC40 en pleine euphorie
La semaine a été marquée par plusieurs événements d'importance : le G20 à Rome et la COP26 à Glasgow ont inondé l'actualité. Un autre fait d'importance, mais moins médiatique, a marqué la semaine : les records du CAC40. Si les grands groupes rivalisent de "performances", on reste sidéré de constater le décalage existant et de plus en plus marqué entre la vie des ménages français, de plus en plus difficile dans un contexte de hausse des prix, et la santé arrogante affichée par les très grands groupes.
Le CAC40, c'est l'indice des cours des actions des 40 plus importantes entreprises cotées à la Bourse de Paris. Mardi 02 novembre, l'indice a atteint un niveau historique à 6927 points (1) battant le précédent record vieux de 21 ans. C'est dire la joie des milieux d'affaires français qui n'ont pas manqué de « sabler le champagne ». La presse financière emboîte le pas à l'image du quotidien Les Echos qui, enthousiaste, proclame : « L’attente a été longue. Après plus de vingt ans, le CAC 40 a enfin inscrit un nouveau record historique. » Pensez, « la finance » attendait précisément cela depuis le 4 septembre 2000, l'indice atteignant alors 6920 points en pleine « bulle internet ».
Serait-on donc sorti de la « crise » comme le laisse entendre au vu de la « performance » de l'indice boursier, la presse libérale tentant de mettre quelques confusions dans les têtes ? Alors même que la pauvreté en France a de nouveau augmenté et que, désormais, 14,6 % des Français sont dans la misère, l'indécence des fortunes qui n'ont pas connu la crise, est là, sous nos yeux.
Le « record » de cette semaine n’est absolument pas une surprise pour les économistes, puisqu’il s’agit de l’aboutissement logique d’une hausse continue du CAC, qui a flambé de 25 % depuis janvier. Les résultats de ces derniers jours sont tirés par la performance de quelques poids lourds, qui profitent d’un contexte favorable. Les géants du luxe tricolore, par exemple, bénéficient de la ruée des ménages aisés en Chine ou aux États-Unis : une fois le plus gros de la pandémie passé, ces derniers se sont précipités dans les boutiques (ou sur les sites Internet) des grandes marques, pour le plus grand plaisir d’Hermès ou de LVMH. Le groupe de Bernard Arnault a ainsi vu son cours de Bourse grimper de près de 35 % depuis le début de l'année.
Les énergéticiens sont les autres grands gagnants de la période récente, à commencer par Total, dont le cours de Bourse a augmenté de près de 25 % depuis janvier. La hausse des prix de l’énergie (gaz et pétrole), délétère pour les consommateurs, a gonflé les bénéfices de la multinationale (4,6 milliards d’euros sur trois mois).
Mais la bonne santé boursière des « majors » du CAC40 est dopée par une politique très accommodante des différents plans gouvernementaux de relance, une manne de liquidités déversées sans aucune contrepartie et qui subventionnent les grands groupes, au lieu de cibler des secteurs qui en ont réellement besoin.
Ainsi donc, on peut légitimement se demander si cette envolée de l'indice du CAC40 reflète les performances de l'économie « réelle » comme veulent le faire entendre les économistes libéraux, ou si elle constitue le symptôme d'une déconnexion croissante de la Bourse produisant des bulles financières dangereuses. On est sans aucun doute tenté de répondre que la seconde option est la bonne : en effet, ce sont surtout les valeurs du CAC40 qui prennent du poids, mais pas les moyennes et petites capitalisations.
(1) Le CAC 40 est mesuré en points ; il évolue en référence à sa valeur d’origine de 1 000 points, fixée le 31 décembre 1987.
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