- alain
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02122021
Le fait de la semaine :
les biens communs de l'humanité
Non, je ne vous parlerai pas de la désignation en vue de l'élection présidentielle prochaine par les militants Les Républicains de leur candidat parmi cinq prétendants comme je ne vous dirai pas un mot sur la candidature – ô surprise !- du sieur Zemmour. D'ailleurs, que vous en dirais-je sinon leur commune propension à la surenchère haineuse contre une partie de l'humanité. Pourquoi vous en parlerais-je puisqu'il vous suffit de tourner le bouton de votre télé ou de naviguer sur la toile pour être submergés par leurs faits et gestes, par les relents pétainistes qui s'en dégagent.
Ce jeudi ont eu lieu à l'Assemblée nationale une discussion et un vote d'une telle importance que les grands médias aux mains de Bolloré et Arnault en ont occulté l'information. Savoir si les biens essentiels à la vie humaine doivent être des biens communs propriétés de l'ensemble de l'humanité, ça n'intéresse visiblement pas Bolloré ou Arnault. Eux, leur « job », c'est de se les approprier pour en faire des marchandises, en ouvrir des « marchés » et en faire du « cash ».
Ce jeudi, nos parlementaires se demandaient si l'eau, un élément sans aucun doute indispensable à la vie, doit être une marchandise livrée au plus offrant sur un marché spéculatif. Les représentants de la Nation s'interrogeaient également sur la corrélation constatée entre l'absence d'une propriété collective des ressources énergétiques et de leurs moyens de production, et l'explosion historique de leurs prix de vente. Et, tout naturellement, le sujet a glissé sur la santé comme bien commun de l'humanité notamment la propriété intellectuelle des brevets d'invention des médicaments mais également la gestion hospitalière publique mise en difficulté par la volonté des gouvernements successifs de la « rationaliser » en supprimant des lits et du personnels sans s’assurer de l’égal accès aux soins de tous sur l’ensemble du territoire.
Si le Code civil français reconnaît dans son article 714 qu’ « il est des choses qui n’appartiennent à personne et dont l’usage est commun à tous, des lois de police règlent la manière d’en jouir », la définition laisse l'appréciation de ces « choses qui n'appartiennent à personne » dans le silence de la loi et des règlements. Le député GDR de Marseille (gauche démocratique et républicaine) Pierre Darréville (communiste) qui a présenté une loi qui aurait pu permettre de combler une lacune propre à assurer l'accès aux biens essentiels à la vie en rajoutant à l'article 714, l'alinéa suivant : « Le statut de bien commun peut être attribué à des biens matériels ou immatériels, quel que soit leur régime de propriété, au regard de leur destination commune, de l’usage collectif qui en est ou pourrait en être fait, de leur caractère de ressource nécessaire à toutes et tous, des droits fondamentaux qui peuvent s’y rattacher, de l’histoire collective qui a permis leur constitution, ou encore d e leur caractère de rareté et de leur caractère patrimonial remarquable eu égard aux menaces qui pourraient les mettre en danger. »
Un coup d'épée dans l'eau, me dira-t-on ! En effet, si les groupes parlementaires presque unanimes étaient pour cette modification substantielle, le groupe hégémonique de LaRM, toujours dans une vision mercantile et arc-bouté sur ses principes néo-libéraux, s'y est opposé. Ce qui démontre que lorsqu'on vote, on n'a pas intérêt de mettre les oeufs dans le même panier...
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