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Résider au Maroc : les démarches
CARLE- Messages : 497
Date d'inscription : 01/10/2017
02022020
 | Tu l’as oublié ? Pourtant tu paies la note. La note d’une retraite au rabais. Une retraite qui te fait fréquenter Les Restos du Coeur, Le Secours Catholique, la Croix Rouge, ou Le Secours Populaire Français. |
Certains, certaines ce sont exilés abandonnant même leur quartier, les rues de leur enfance, les amitiés, les camaraderies de travail, les bords de la Loire ou de la Seine, les plaines d’Aquitaine, les côtes de Bretagne...Tu vis maintenant sous un autre ciel, un autre soleil où la terre ocre donne encore de la fierté à d’anciennes forteresses Amazighs et où le chant du Muezzin résonne en l’honneur d’Allah. La république t’a abandonné... Pourtant tu n’as pas démérité : comme tes camarades, tu as construit la République en 3/8, en heures supplémentaires, en travail harassant. La République de Voltaire et d’Hugo, tu l’as portée avec d’autres, avec fierté, avec amour en espérant que tes enfants, tes petits enfants en recueilleraient les fruits... Tu as fréquenté en douleur les cimetières, accompagné tes camarades de cantine, de chantier, tes camarades de sueurs, de peines accumulées au travail, à la chaîne, de maladies pulmonaires glanées sur des chantiers humides et froids où, le midi, un petit casse-croûte tentait péniblement de caler ta faim. Tu les as accompagnés eux qui n’ont pas eu cette chance de profiter de la retraite et tu te souviens de cette citation que certains d’entre eux en manifestation agitait comme slogan : "perdre sa vie à la gagner".
Moi, cette retraite, je ne l’ai pas oubliée. Elle préfigurait déjà celle qui se profile aujourd’hui pour tes enfants, tes petits enfants et ceux de nos voisins, ceux de nos frères et soeurs de travail : la réforme de retraite Balladur, la réforme d’un type qui depuis plus de 20 ans louvoie avec la justice et finalement va devoir avec son ex ministre de La Défense François Léotard, répondre devant la Cour de Justice de la République concernant l’affaire Karachi. Les deux hommes sont renvoyés pour « complicités d’abus de biens sociaux » et, pour M. Balladur, recel de ces délits commis entre 1993 et 1995.
Dans cette réforme Balladur de 1993, tu vas te reconnaître, tu vas pouvoir constater et comprendre pourquoi tu ne peux pas te payer de mutuelle, pourquoi tu ne peux pas te soigner et te chauffer, pourquoi tu vas mendier régulièrement aux restos et pourquoi tu as été obligé de t’exiler. La retraite Balladur de 1993 c’est ça : selon une étude de la Caisse nationale de l'assurance vieillesse des travailleurs salariés publiée en 2008, pour six retraités sur dix, la réforme Balladur a « conduit au versement d'une pension moins importante que celle à laquelle ils auraient pu prétendre sans réforme. » La différence moyenne est de 6 % pour l'ensemble de la population. Les hommes nés en 1938, par exemple, reçoivent une pension moyenne annuelle de 7 110 euros (hors retraites complémentaires), 660 euros de moins que si la réforme n'avait pas eu lieu.
Une autre étude de la Caisse nationale de l'assurance vieillesse des travailleurs salariés publiée en 2008 montre que la baisse est principalement due au nouveau mode d’indexation plus qu'à l’allongement de la durée de cotisation.
Pour les générations nées entre 1945 et 1954, la baisse de la pension de base est de 16 % pour les hommes et de 20 % pour les femmes.
Voilà, maintenant tu sais...
Alors vas-tu laisser les affairistes continuer leur sale besogne et auras-tu le courage d’affronter le regard de tes enfants, la misère, la pauvreté ? En novembre dernier, le président de la fédération des acteurs de la solidarité parlait dans une tribune de « retour au temps médiéval » à propos des 700 enfants qui dorment dans la rue chaque nuit à Paris. Le rapport rappelle cette cruelle réalité et celle des 683 personnes mortes à la rue recensées par le collectif du même nom.
“L'histoire est à nous et ce sont les peuples qui la font''.
-Salvador Allende-
Sources : Wikipédia, Le Monde, Le Monde Diplomatique.
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